Poèmes
Noël d'Antan
C’était il y a longtemps, lorsque j’étais enfant.
Cette nuit de Noël que l’on attendait tant,
Emplissait nos esprit. Comme il est long le temps,
Semaine de Noël, qu’il faut passer pourtant.
La bise souffle fort, la neige, en abondance
Envahit la nature. Devant la baie vitrée
Je vois un rouge-gorge recherchant sa pitance,
Qu’une âme charitable a mis près de l’entrée.
C’est Noël, jour de fête pour les petits, les grands.
Devant l’âtre enflammé, avant de se coucher
Les enfants rangeront leurs tout-petits souliers,
Pour que Papa Noël, au cours de sa tournée,
Y glisse, par poignées, les bonbons désirés.
Mais je parle du temps où les cadeaux sont rares.
En ce début de siècle, où, pour les enfants sages,
Un tout petit sabot en chocolat fondu
Trouvera bonne place, il est tant attendu !
La veillée sera longue et, dans l’âtre embrasé,
La bûche de Noël sera bientôt dressée.
On attendra la messe, la messe de minuit,
Qui drainera les gens des fermes dans la nuit,
Et si le sol est sec et même trop gelé,
Les sabots tinteront de leurs sons envolés.
Malgré le froid, la neige, les gens vont à l’Office.
Noël, jour d’espérance et non de sacrifice.
La messe sera longue, et les chants répétés
Depuis quelques semaines, seront interprétés.
À la sortie, c’est tard, chacun rentre chez soi.
On parlera des chants, en français, en patois.
Les gamins, endormis, rêveront de bonbons,
La nuit sera sereine, bien sûr, sans réveillon.
Alfred Cazeneuve