Poèmes
Natalis
C’est la fin de l’automne.
Bientôt les frimas, les écharpes de laine, les chapeaux enfoncés, les cols relevés, nous déguiserons en hiver. Les arbres livreront leur nudité, nous cacherons la notre. Le vert triomphant s’étiolera en taches. Verrons nous la neige cette année, verrons nous son blanc manteau purifier la ville durant quelques heures. Voile factice, blancheur éphémère, plus d’aspérités, tout est voluptueux comme un corps de femme.
L’hiver est là, comment compenser, recréer du soleil, dispenser la chaleur, combien il serait doux de se rouler, se pelotonner, ne plus exister, attendre le renouveau. Le présent est là, triste, froid, longueur du temps, noirceur des jours.
Miracle ! Quel est ce point lumineux qui se dresse au loin, quelle naissance divine a créé cette merveilleuse bouée faite d’amour, de chaleur, de partage, sertie de présents, gage de solidarité, de paix.
Noël, arrivée magique d’un enfant attendu par ceux qui croient, aube familiale réunie pour les autres, jour de fête pour tous.
Noël et son Avent, après viendra après.
Noël et son bonheur, ses lumières, sa fièvre, Noël et sa soif de vivre, sa compassion, Noël de douceur et d’espérance.
Noël, phare incandescent dans l’obscurité quotidienne, clarté sublime de tous les coeurs de bonne volonté.
Noël, apaisant de nos peines, de nos regrets, de nos rancoeurs, Noël rédempteur, Noël des chateaux, Noël des chaumières, Noël d’amour.
François Forns
Belpech