Poèmes
Médiations sur le temps
Petit
homme qui vibre, écoute ma prière,
Prends le temps de t'asseoir, de goûter les pollens,
Puise jusqu'au soir, à t'en faire perdre haleine,
Les saveurs des nectars au milieu des bruyères.
Jolie
fille qui vibre, drapée de ta vertu,
Libère ton regard voilé de ses nuages,
Que le temps qui passe au gré de tes voyages,
Brise ces liens maudits qui meurtrissent et qui tuent.
Dans
l'immaculé bleu de la voûte aux oiseaux,
J'aime à noyer mon cur aux profonds des soupirs ;
A vouloir ignorer les passions et les rires,
L'homme dans son exil en oublie de sourire,
Méprisant l'orchidée et sceptres de roseaux.
Je
t'aime toi le temps aux frontières impalpables,
Qui malmène les êtres aux destins enlacés ;
Je rêve de silences dont les bruits malléables
Glissent sur la vie pour la mieux nuancer.
Toi
le frère toi la sur qui du temps s'interroge,
Il n'y a pour l'instant dans mon âme naïve,
Que le vent qui m'apporte du bord de l'autre rive,
Les langueurs du métal que les artisans forgent.
Ma
modeste réponse, à toute sollicitude,
N'a pour seul horizon que l'espoir absolu ;
Au hasard des " peut-être " et des jeux défendus,
Je n'ai qu'un seul désir : briser les habitudes.
Il
est vrai que le temps inspire le rêveur,
Que son rythme pesant nous entraîne et nous grise ;
Il faut sans cesse aimer sans contrainte soumise
Pour assouvir enfin, sa soif de bonheur.
Serge Kondryszyn - Montgeard (31)