Poèmes
L'OISELET
En
ce jardin, je vous y vis, la belle,
Au bord d'un puits, assise sur la margelle.
Vous étiez, douce étoile, comme tombée des cieux,
L'éclat de vous était si fort que j'en fermais les yeux.
L'astre du jour à peine se levait,
De ses rayons, aucun n'osait vous effleurer,
Pour que dans vos cheveux brille encore un instant,
La poussière d'argent dont Cassiopée vous avait fait présent.
Et l'oiselet chanta...
En
ce jardin, j'y étais caché, la belle,
Pauvre troubadour en mal de ritournelles,
Cherchant en les plis de l'aube une muse pour m'inspirer.
La flèche d'Amour, mon âme a transpercée.
De mon luth s'envolent des notes d'or,
Tel fol papillon que douce brise endort,
Se posent sur vos lèvres en un tendre baiser.
Ce chant, la belle, dites-moi que l'entendez.
Et l'oiselet chanta...
Et
l'oiselet chanta, la belle, en ce jardin,
Naissance de l'Amour, naissance du matin.
Je vous y pris la main et point ne la rendis,
Je vous y offris mon cur et point ne le repris.
Je suis troubadour et je m'amuse,
A chanter nuit et jour pour vous ma muse,
Rondels, sonnets, ballades, tout est fortune
Pour clamer notre Amour à sire Sol et dame Lune.
Et, toujours, l'oiselet chantera.
Faal d'occitanie
Cahuzac-sur-Vère, 4 décembre 1983 - 31 juillet 1984.