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Couleur Lauragais : les rubriques

Poèmes

Le feu & l'âtre

Chaque jour, autrefois, à l’instar de Cassandre,
Le premier réveillé, réactivait la braise
Qu’on avait, chaque soir, enterrée sous la cendre,
Donnant à la maison, chaleur, lumière et aise.

C’était, le plus souvent, le rôle de l’aïeule
Surveillant soupe et feu, somnolant, souvent seule;
Les parents dans les champs, les enfants à l’école
Vestale aux gestes lents, elle assumait ce rôle.

L’aïeul se chargeait, lui, de la corvée du bois,
Débitait les pagelles, assumait le charroi
Les approchait de l’âtre avec parcimonie
Alimentant le feu avec cérémonie.

La maisonnée vivait au rythme des chevaux
Papy s’en occupait. Mamy aux écheveaux
Filait la chaude laine, actionnait le rouet,
Raccomodait le linge, apprétait le brouet.



La maisonnée vivait au rythme des chevaux
Papy s’en occupait. Mamy aux écheveaux
Filait la chaude laine, actionnait le rouet,
Raccomodait le linge, apprétait le brouet.

La chaleur du foyer vivifiait la maison
Faisait cuire la soupe tout au long des saisons
Le feu qui rougeoyait en exhalant ses flammes
Donnait vie alentours, en représentait l’âme.

Aujourd’hui, maint foyer, n’a plus de cheminée
Plus d’aïeux au bercail, coutumes éliminées
Le feu est remplacé par l’électricité
Mais, y a-t-il, pour autant, plus de félicité ?

Hubert de Malefette
(Villenouvelle 31)