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Poèmes
La Rose
 Pourquoi, Rose jolie, as-tu autant d'épines ?
    Bouton à peine éclos, déjà on les devine
    Sur la branche fragile où tu parais posée,
    Belle fée éclatante, empreinte de beauté.
Ton doux parfum subtil au creux de nos narines
    Démontre le pouvoir qui en toi se dessine
    Rose rouge enivrante, qu' as-tu d' original ?
    Fragile rose blanche, symbole virginal.
N'a-t-on pas, à l'époque, parlé de ces rosières
    Elues dans chaque bourg, elles n'étaient pas peu fières.
    Symboles de candeur, de vertu et d'honneur,
    Rose, tu étais encore symbole de pudeur.
C'est la fleur d'oranger, un jour, qui a pris ta place,
    Plus d'élections suivies, en groupes sur la place.
    Crois-tu qu'elle n'a pas, elle aussi, des épines ?
    Elle fait parfois jaser, pour peu que l'on devine !!
Fleurette très discrète, fleur du rose églantier
    Qu'on rencontre un beau jour au détour d'un sentier,
    Tu es à l'origine de créations florales,
    On te délaisse, non ? te trouvant trop banale.
Mais Rose, d'où viens-tu, sais-tu qui t'a créée ?
    C' est pour venir en aide aux femmes éplorées
    Que l'Amour, d'un roncier a pris beaucoup de fleurs
    A choisi les plus belles et marié leurs coeurs.
Fleur de Mai, du printemps et des plus beaux étés,
    Dès les premiers frimas, tu meurs avec l' automne,
    Et les mille couleurs des parterres enchantés
    Disparaissent avec toi, tout devient monotone.
La Nature, en créant, n'a pas perdu ses droits.
    Même les plus belles roses abîmeront vos doigts,
    La beauté a un prix, payons notre bonheur
    Les Roses ont des épines, et les buissons des fleurs.
    
    Il neige, ce matin, je ne vois plus mes roses,
    Rose, rentre chez toi, au sein de l'arbrisseau,
    Attends que l'hiver passe, qu'il freine ses assauts,
    Et tu nous reviendras montrer tes fleurs écloses.
 Alfred Cazeneuve
  Le Mas Saintes Puelles (11)