Poèmes

AUTOMNE EN LAURAGAIS

Est-ce toi bel automne, aux mille accents rougeâtres,
Qui courbe nos anciens, le dos rond devant l’âtre,
Entourés des enfants croquant brunes châtaignes,
Espérant en secret que le feu ne s’éteigne.
Le chant de la bouilloire qui par Euterpe s’amuse,
Présage les parfums et tisanes amères,
Des herbes ensachées, des plantes qui infusent,
Amassées patiemment par les mains des grands’mères.
Est-ce le temps qui se fige ? Est-ce la paix qui se pose ?
Et que perce le vent les épaisseurs des huis,
Et que tout semble inerte, au profond de la nuit,
Mystérieux instants des âmes qui reposent.
L’automne nous pénètre, enceinte d’une saison,
Glaçant l’immensité, en givrant nos maisons,
Amis rapproche toi : l’hiver est à nos portes,
Et que cessent les guerres, que le diable les emporte,
Et si parfois nos yeux, se mouillent et se contemplent,
C’est que dame Amitié éclôt au sein des temples.

Serge Kondryszyn - Montgeard (31)