Poèmes
Autan
Vent au souffle puissant,
Glacial l’Hiver, l’Eté brûlant.
L’arbre devant ta force s’incline.
Si il résiste tu le déracines
Quand tu piques une grosse colère
Une tempête ravage la Terre.
Il arrive aussi que tu deviennes fripon
Soufflant les chapeaux, soulevant les jupons.
Si les filles rouspètent contre ton souffle indiscret
Les garçons te maudissent d’avoir été ainsi décoiffés.
Quand tu pousses de gros et noirs nuages
Nous savons que va éclater l’orage.
Averse de pluie ou de grêle souvent dévastatrices
Véritable hantise pour les agriculteurs et les agricultrices
De la lande au bois, des collines à la plaine
Ton haleine aux mille senteurs se promène.
Couchent sur son passage foins et moissons
Arrachant aux arbres fleurs et feuilles à foison.
Les gens qui te détestent te surnomment : le vent fou
Mais qu’importe ce nom ; tu es de chez-nous.
Maurice Lassus
Calmont (31)