


Contes
Le père Noël a mal aux dents
Le 
    père Noël n'est pas content : il a mal aux dents. Ce matin, en 
    croquant une praline, il s'est brisé une canine et, pas de chance, 
    son dentiste Jean-Baptiste est parti skier dans les Alpes suisses. 
    Pendant ce temps-là, la mère Noël et les 77 Petits Lutins 
    Farceurs finissent les préparatifs pour la tournée de ce soir 
    ! Quand le père Noël entre dans l'atelier, tout le monde s'arrête, 
    étonné : il a noué sa barbe au-dessus de sa tête 
    et il ressemble à un oeuf de Pâques à moustaches. 
    
    - Mon ami, tu es charmant ! C'est un nouveau déguisement pour amuser 
    les petits enfants ?
    - Non, dit-il d'une mine épuisée, et je me demande comment je 
    vais assurer ma tournée. 
    - Oh, mon chéri, il y a des années que, moi aussi, je rêve 
    de sauter dans les cheminées pour distribuer les jouets aux enfants 
    du monde entier. 
    - Mais, voyons, c'est impossible ! 
    - Ah bon, et pourquoi donc ? Tu crois vraiment que c'est si difficile que 
    cela ? Plus difficile que de régner sur les 77 Petits Lutins Farceurs, 
    plus difficile que d'ouvrir et de classer les lettres qui arrivent chaque 
    jour par milliers, de compter et recompter s'il ne manque pas des paquets 
    dans ta hotte, et de t'aider à enfiler tes bottes ? Non, franchement, 
    moi je ne crois pas que ce soit plus fatigant que tout cela...
- 
    Tu as peut-être raison, mais sauras-tu conduire le traîneau et 
    les rennes ? 
    - Evidemment, voilà 150 ans que j'ai passé mon permis traîneau, 
    et je n'ai jamais fait une rayure sur la peinture, moi ! Et puis, pour une 
    fois, cette année, toi aussi tu pourras déposer tes chaussons 
    devant la cheminée !
    - Ah, ma foi, ça c'est une idée... C'est bon, tu as gagné 
    !... Attends un peu, le petit Quentin est né ce matin, tu lui donneras 
    ce diablotin, je crois que ça lui ira très bien... Mets deux 
    paires de chaussettes, la météo a dit que la nuit allait être 
    frisquette... Et fais attention, la cheminée de Chloé est bouchée 
    par un nid de cigogne, il faudra déposer les paquets sur le pallier... 
    Et puis... 
    - Oui, oui, ne t'inquiète pas mon gros lapin, je m'en sortirai très 
    bien, lui dit-elle avec un sourire plein de malice. Et dans un grand bruit 
    de grelots, elle sauta sur le traîneau ! 
    Ah, encore une précision : cette année là, dans les petits 
    chaussons, on ne trouva ni fusil, ni canon. Curieux, non ?
    Auteur et conteuse
      Laurence Caradec
    Auriac sur Vendinelle