Un nouveau contrôle technique très minutieux
Entré en vigueur le 20 mai dernier, le nouveau contrôle technique s'avère plus tatillon avec l'augmentation des défauts désormais dans le viseur des centres de contrôle auto. Ce durcissement ne manquera pas d'avoir des répercussions sur cet examen obligatoire tous les 2 ans.
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Création d'un avis «défavorable pour défaillance critique»
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Plus de défaillances dans la ligne de mire du contrôleur
C'est la Directive Européenne du 3 avril 2014 qui est à l'origine de la réforme avec pour objectif de diviser par deux le nombre de morts sur les routes européennes entre 2010 et 2020. Il comporte désormais 131 points de contrôle au lieu de 123. Jusqu'alors, ces points de contrôle pouvaient conduire à diagnostiquer 453 défauts à l'issue desquels le contrôle technique était favorable ou défavorable, c'est-à-dire soumis à contre-visite. Désormais, ces points de contrôle permettront d'établir jusqu'à 606 défauts : 139 "défaillances mineures", 340 "défaillances majeures" soumises à contre-visite et 127 "défaillances critiques" entraînant l'immobilisation du véhicule. A l'issue du nouveau contrôle technique, il existe donc 3 conclusions possibles au lieu de 2 : "favorable", "défavorable pour défaillance majeure" et "défavorable pour défaillance critiques".
127 nouvelles défaillances critiques
Elles portent essentiellement sur les éléments de freinage, l'état des pneus, les fuites excessives, ou encore la corrosion excessive. A titre d'exemple, ces défaillances critiques consistent en une fuite de liquide de frein, une pression insuffisante dans le système de freinage, un dommage externe sur le circuit de freinage ou encore une corrosion du châssis diminuant sa résistance, une porte qui ferme mal, un siège mal fixé… En cas de contrôle "défavorable pour défaillance critiques", le législateur considère que le véhicule "constitue un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence sur l'environnement". En conséquence, le véhicule ne peut plus rouler à partir de minuit le jour du contrôle, en imposant aux propriétaires de réaliser les travaux dans la foulée ou de contacter une dépanneuse une fois passé ce délai. Dans tous les cas, un contrôleur apposera un macaron sur le pare-brise pour signaler le véhicule. En cas d'utilisation en amont de la réparation, le propriétaire sera passible d'une amende de 135€. Une fois les réparations effectuées, il bénéficie d'un délai de deux mois pour le faire constater par un centre de contrôle technique.
Priorité à l'environnement
Afin de préserver l'environnement, le nouveau contrôle technique introduit le contrôle "5-gaz" visant à quantifier le niveau d'émission de particules et d'oxydes d'azote (NOx).
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Cher contrôle technique
Jusqu'à maintenant, il durait en moyenne 40 mn et devrait demander plus d'une heure à l'avenir. En raison de l'allongement de cette durée et de la complexification du contrôle, il devrait faire l'objet d'une hausse tarifaire et les contre-visites devraient, en toute logique, être plus fréquentes. En 2017 déjà, plus de 18% de véhicules avaient été envoyés en contre-visite. Compte-tenu du nombre de défaillances désormais soumises à une contre-visite, 467 contre 196 auparavant, ce nombre devrait littéralement exploser. En raison de leur augmentation et de leur durée, ces contre-visites, généralement gratuites, pourraient enfin, dans l'avenir, devenir payantes.
Isabelle Barèges |