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Couleur Lauragais : les journaux
Autour de Caraman
Autour de Caraman

Les pays de Caraman et Lanta sont constitués de douces collines drainées par des rivières nombreuses et surtout parallèles, orientées du Sud Est au Nord Ouest. Les versants de ces vallées sont en pente très douce, subhorizontales, faciles à travailler, aussi leur surface est entièrement cultivée ; les bois ont pratiquement tous disparus ; c'est la région la plus déboisée du Lauragais. Cela s'explique aussi par la richesse naturelle exceptionnelle des sols : les terreforts de Caraman et Lanta sont parmi les plus fertiles du Pays des Mille Collines, d'où la richesse des grands propriétaires et la densité étonnante des châteaux du pastel et des châteaux du froment.

Lanta est entouré d'une dizaine de toutes petites communes dont l'ensemble forme le Lantarès ou Pays Lantarois (avant 1789) ; c'était une puissante et riche baronnie. Même remarque pour Caraman avec un village important et une couronne de micro paroisses formant un «comté de Caraman» détaché du Languedoc en 1306 et qui ne reviendra dans cette province que quelques années avant la Révolution ; ce comté porte parfois le nom de Caramanès ou pays de Carmaing.
Le pastel a permis l'édification d'énormes fortunes par les grands propriétaires et les gros commerçants pasteliers, les princes du pastel. La plante est cultivée en Lauragais dès la fin du XIIème siècle jusqu'au XVIIème. L'âge d'or se place entre 1460 (fin de la guerre de Cent Ans) et 1562 (début des guerres de religion entre catholiques et protestants). Les châteaux du pastel sont nombreux : Bourg Saint Bernard, Préserville, Saint Pierre de Lages, Tarabel Albiac, le Cabanial, Cambiac, Caraman, le Faget, Loubens, Maureville, Mourvilles Basses, la Salvetat.

Ancienne cité gallo-romaine, Caraman prend sa forme actuelle dès le XIème siècle. Le village s'est fortifié en cercles concentriques autour de son château avec des portes, des fossés, des lices. Sel et pastel ont contribué à la fortune de Caraman. En l'an mille, les seigneurs de Caraman taxaient le trafic de sel acheminé entre Béziers et Toulouse. Au XVIème siècle, elle devint un haut lieu de la production pastelière. Le comté de Caraman fut vendu en 1670 à Pierre Paul Riquet, créateur du canal du midi.

En se promenant dans le cœur historique, on reconnaît les traces de la cité médiévale comme le chemin de ronde (les lices), les anciennes murailles en briques foraines rouges et les maisons à colombage (maison Roucariès).

église de CaramanLac de l'orme blanc à Caraman

Fontaine miraculeuse à Saussens

1 >> Une fontaine miraculeuse à Saussens
L'existence et l'efficacité de cette fontaine sont attestés dès 1639. La légende rapporte qu'un soldat franc égaré, poursuivi par des bandes sarrasines, blessé et épuisé, se trouva seul au bas du coteau de Saussens et eut une vision d'une belle et noble dame tenant un enfant dans ses bras. La dame invita le soldat à se désaltérer et à laver ses blessures dans la source. Soulagé et même guéri, le guerrier rejoignit dès lors le gros de la troupe et raconta l'aventure à ses compagnons. Plusieurs cas de guérison sont attestés par des notaires du XVIIème siècle. Le Pélerinage à Notre-Dame de Saussens est très fréquenté tout au long du XXème siècle.

2 >> Une motte féodale à Loubens-Lauragais
Le moulin de Loubens est situé sur une ancienne motte féodale datant du XIème siècle. De la motte de Loubens, il est possible de surveiller celles d'Albiac, de Caraman, d'Auriac et de Francarville. La fortification de l'ensemble rappelle l'architecture anglo-normande de la motte de Gisors. L'ouvrage monumental porte probablement une tour de bois à cette époque.

A une centaine de mètres, la tour-saule du clocher de l'église datant du XIIIème et XIVème siècle, qui succède vraisemblablement à ce premier édifice comme siège du pouvoir qui sera ensuite transféré au château et à la mairie.

motte féodale à Loubens Lauragais

Chapelle Notre Dame de Noumérens à Auriac sur Vendinelle

Intérieur de la chapelle Notre Dame de Noumérens à Auriac sur Vendinelle

3 >> La chapelle Notre Dame de Noumérens à Auriac sur Vendinelle
A trois kilomètres environ d'Auriac sur Vendinelle, sur la route du Falga, se dresse une très belle chapelle romane des XI-XIIème siècles, Notre Dame de Noumérens.
Complètement isolée au milieu des bois et des prés, loin de toute habitation, elle est entourée d'un cimetière sur lequel elle
veille : c'est le prototype des chapelles rurales du Moyen Age lauragais.
Le beau clocher mur-pignon, à 3 baies campanaires, appartient au XIIIème siècle, la porte ouvrant au Nord a été refaite au XIVème siècle en arc brisé. Un fragment de sarcophage du VIIIème siècle est scellé dans le mur de l'église.

On remarque un très beau chrisme roman, document archéologique très rare en Lauragais ; un chrisme est le monogramme du Christ fait des lettres grecques X (ki) et P (ro) entrelacées, premières lettres du mot Christos.


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Couleur Lauragais n°194 - Juillet-Août 2017