Prévention routière : les nouvelles règles en vigueur
Entre août 2014 et août 2015, le nombre de morts sur les routes françaises a augmenté de 9,5 %. Pour passer sous le seuil des 2000 tués par an d'ici à 2020, de nouvelles mesures contraignantes sont entrées en vigueur dès cet été alors que le gouvernement prévoit encore d'autres renforcements dans l'avenir.
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D'ici fin 2015, le nombre de radars double-sens devrait être porté à 200 au plan national et 300 équipements supplémentaires devraient être installés en 2016.
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L'installation de radars double sens
Afin de lutter contre les vitesses excessives ou inadaptées, le gouvernement entend moder-niser le parc de radars présent sur le territoire, notamment à travers l'installation de radars double sens. Ainsi 111 radars ont été déjà équipés de cette fonctionnalité qui, comme son nom l'indique, permet de contrôler concomitamment la vitesse des véhicules qui circulent sur deux voies opposées. Parmi eux, 7 sont entrés en fonction en Haute-Garonne depuis le 14 septembre dernier.
Lutte contre l'alcool au volant chez les jeunes
Depuis le 1er juillet 2015, la limite d'alcool autorisée est par ailleurs passée de 0,5 g/l à 0,2 g/l d'alcool dans le sang pour les titulaires d'un permis probatoire ou les conducteurs en apprentissage. Pour rappel, le permis probatoire est d'une durée de trois ans après la date d'obtention du permis de conduire et de deux ans si ce permis a été obtenu dans le cadre de la conduite accompagnée (AAC). En durcissant la réglementation, le législateur entend supprimer totalement la consommation d'alcool, chez les jeunes conducteurs en se rapprochant ainsi de 21 pays voisins imposant déjà des taux d'alcool autorisés inférieurs à 0,5 g/l. La tolérance zéro est par exemple déjà en vigueur en Allemagne, Hongrie, Italie, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie ou encore en Suisse. En France, le taux de "0,2 g/l" a été privilégié par rapport à celui de 0 g/l afin de tenir compte de l'ingestion d'aliments ou de médicaments pouvant contenir des traces d'alcool. Au delà du taux autorisé, les jeunes conducteurs seront passibles d'une amende de 135 € et d'un retrait de 6 points. En sachant que le permis probatoire de moins d'un an est crédité de 6 points seulement, cela revient à un retrait de permis.
L'interdiction du port d'écouteurs, d'oreillettes ou de casques audio
Depuis le 1er juillet 2015, il est également interdit aux conducteurs de porter à l'oreille tout dispositif susceptible d'émettre du son. Cette mesure concerne les conducteurs de voiture, camion, moto, cyclo mais également de vélo. Sont visés les conversations téléphoniques, l'écoute dans un casque de musique ou radio. Une étude a en effet démontré que le conducteur enregistre entre 30 et 50 % d'informations en moins lorsque son attention est détournée par une conversation téléphonique. En conséquence, sont désormais interdits les oreillettes avec ou sans fil, les kits main libre et les casques audio quelle que soit leur taille. Les contrevenants seront punis d'une amende de 135 euros et de la perte de 3 points sur le permis de conduire. Notez cependant que la nouvelle réglementation autorise l'usage du kit Bluetooth (sans fil) lorsqu'il est intégré à la voiture ou au casque de moto.
Vers un nouveau durcissement ?
Lors du dernier Comité interministériel sur la sécurité routière, le 2 octobre dernier, le gouvernement a annoncé une série de nouvelles mesures tendant à durcir la législation existante. Ces mesures ne sont aujourd'hui qu'à l'état d'annonce, affaire à suivre donc. Parmi elles, on compte :
- l'installation de 500 radars supplémentaires d'ici 3 ans
- le déploiement de 10 000 radars "leurres" supplémentaires
- le recours à de nouveaux radars capables de détecter des infractions multiples
- (pour les 2 roues) l'obligation du port de gants homologués, un contrôle technique obligatoire avant la revente d'un 2 roues motorisés et 7 heures de moto-école obligatoire avant la conduite de grosses cylindrées (supérieur à 56 chevaux)
- la sanction des chefs d'entreprise qui ne dénonceraient pas leur employé ayant commis une infraction dans le cadre de la conduite d'un véhicule de société
- la lutte contre les conduites addictives à travers l'élargissement des possibilités d'imposer l'éthylotest anti-démarrage (EAD) pour les magistrats et pour les préfets dans le cadre d'une suspension ou d'un retrait de permis pour alcoolémie et le recours au double test salivaire pour le contrôle des stupéfiants
- la lutte contre la conduite avec faux permis et/ou défaut d'assurance
- l'instauration d'un permis à points "virtuel" pour les conducteurs étrangers circulant sur les routes françaises.
Isabelle Barèges |