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Couleur Lauragais : les journaux

Histoire

Toponymie de la commune de Montgey

Dans son ouvrage intitulé "Toponymie de la commune de Montgey", Noé Batigne nous livre le résultat de ses recherches approfondies sur les origines et significations des noms des lieux de la commune de Montgey (Tarn).

Montgey
crédit photo : Noé Batigne

Illustré de nombreuses photographies et vues de plans anciens, ce livre nous dévoile les appellations anciennes des habitations, des édifices religieux, des terroirs de cette région du Lauragais. Cette étude linguistique, étymologique et historique des noms de lieux permet de connaître leur origine ainsi que leurs rapports avec notre langue ou avec des langues aujourd'hui disparues (celtique, pré-celtique, germanique, latine, romane ou occitane). Noé Batigne s'est intéressé aux noms de lieux de sa commune. Nombre de nos lecteurs résidant dans une autre commune du Lauragais reconnaîtront dans ces explications des noms de lieux qu'ils connaissent pour les avoir déjà rencontrés car ils se retrouvent fréquemment le long des chemins du Lauragais.

Borde (La) du germain : bord : cabane, hutte, et de l'occitan : borda, bordo : la borde. Vers le XVème siècle apparut dans le paysage rural un bâtiment nouveau appelé la borde : l'étable accompagné de sa grange à foin, qui, construit à coté de la maison servait à loger les animaux. Dans le hameau en plus des maisons il pouvait y avoir plusieurs bordes ce qui est le cas pour celui que nous étudions et qui comprenait, en 1646, cinq maisons, deux bordes et un moulin pastelier. Par la suite le terme, "borde", fut assimilé à celui de "métairie" car l'habitation et la borde furent réunis en un seul bâtiment abritant ainsi les personnes et les animaux. Anciennement notre hameau portait un nom occitan "Canteloup", "Chanteloup". Désignation composée par association de l'impératif Occ. canta, canto, francisé cante : chante, et lop, loup. La même appellation avait été allouée au terroir environnant et cette désignation en fait métaphorique évoquait à l'origine des terres de mauvaise qualité et peu propices à la culture, les terres environnantes encore actuellement appelées "Las males terres" confirment notre opinion. La famille Martin de Lazeraud possédait de nombreux biens à La Borde.
Guillaume Martin reconnut, en 1533, une maison à "La Borde" au profit de Pierre de La Baillie, seigneur de Montgey, acte retenu par Barthélemi de Laubertie, notaire de Saint-Félix.
Antoine Martin reconnut, en 1647, une maison et un moulin pastelier à "La Borde" au profit de Charles de Franc, seigneur de Montgey, acte retenu par Jean Guillaume Barrat, notaire de Besplas (actuellement hameau de la commune de Villasavary, Aude), résidant à Saint-Félix.

Croix (La) du latin : crux, crucis, et en occitan : crotz, croux : la croix. Lieu tirant son nom d'une croix érigée dans un but de piété. Cependant très souvent il arrivait qu'il n'y ait pas de croix en cet endroit et c'est seulement le carrefour des routes en forme de croix qui donnait cette appellation. Cet habitat n'est pas mentionné dans les Censiers ni dans le cadastre de 1839 et son emplacement était appelé "Al cantou de la croux de Lazeraud", "Au coin ou plutôt au terroir de la croix de Lazeraud", d'où le nom.
Jean Martin reconnut, en 1499, des terres "Al cantou de la croux de Lazeraud" au profit d'Hugues de La Baillie, seigneur de Montgey, acte retenu par Hugues Montibus, notaire de Saint-Julia.
Bernard Terson reconnut, en 1661, des terres "Al cantou de la croux de Lazeraud" au profit de Jean de Franc, seigneur de Montgey, acte retenu par Jean Guillaume Barrat, notaire de Besplas.

Crouzet.
Cette appellation nous fait songer à un diminutif dérivé de croix, signifiant un croisement, un carrefour de plusieurs chemins car cette ferme est située près d'un embranchement. En fait il n'en est rien et ce nom provient de celui des propriétaires, la famille de Crozet (Crouzet en occitan), co-seigneurs de Zébel, et seigneurs de Lenravan. Certainement considérée comme "bien noble" ou ayant un autre statut cette ferme n'est pas mentionnée dans les Censiers.

Métairie Grande (La). Nom accompagné, comme les deux suivants, d'un qualificatif de différenciation et dérivant du latin : medietaria. A l'origine la "Métairie" désignait l'habitation du métayer avec l'ensemble du corps de logis : étable, grange, grenier, hangar, etc. Celle-ci appartenant au seigneur était considérée comme "bien noble" et n'est pas répertoriée dans les Censiers donc nous ignorons quelle était son appellation à l'époque. Les confrontations avec les terres des particuliers citent seulement : "confronte la terre du seigneur ou terre de monsieur de montgey". Nous ne connaissons que le nom de la fin du XVIIIème siècle : La Borio du Château et celui du XIXème siècle : Borie Grande.

Métairie Neuve. Cette métairie ne figurant pas dans les documents cités et sa construction étant postérieure à 1839 son appellation est d'origine très moderne. Le terroir où elle est implantée se nommait "Al camp dal mouly" "Au champ du moulin". L'habitat ancien était situé En Crusel.
Jacques et Jean Amiel reconnurent, en 1417, des vignes au lieu voisin de "L'adversenq de Montgey", "Au versant nord du village de Montgey" au profit de Jean de Bauré, seigneur de Las Touzeilles, acte retenu par De Caturco, notaire de Poudis.
Géraud Clusel reconnut, en 1499, une terre contigue nommée "A Péchagou" au profit d'Hugues de La Baillie, seigneur de Montgey, acte retenu par Hugues Montibus, notaire de Saint-Julia.
Guillaume Clusel reconnut, en 1533, une terre attenante dite "Al pontet" au profit de Pierre de La Baillie, seigneur de Montgey, acte retenu par Barthélemi de Laubertie, notaire de Saint- Félix.

Métairie Rouge. Comme les précédentes ce nom a été attribué à l'époque moderne peut-être parce qu'elle est construite avec des briques rouges autour des fenêtres. Elle n'apparaît pas dans les Censiers mais figure dans le cadastre de 1839 avec pour nom : Borie Neuve. Le lieu où est située cette ferme s'appellait "A la mascaïrolle", "Au petit endroit obscur".
Marguerite et Antoinette Martin reconnurent, en 1533, des terres "A la mascaïrolle" au profit de Pierre de La Baillie, seigneur de Montgey, acte retenu par Barthélemi de Laubertie, notaire de Saint-Félix.
Peyronne Bigot reconnut, en 1646, des terres "A la mascaïrolle" au profit de Charles de Franc, seigneur de Montgey, acte retenu par Guillaume Fontès, notaire de Montgey.

 

Noé Batigne

Toponymie de la commune de Montgey
Ouvrage de 157 pages au format A4
prix : 25€
En vente
chez l'auteur :
En Bigot
81470 Montgey
Mail : n_batigne@hotmail.fr

 


Couleur Lauragais n°148 - Décembre 2012/Janvier 2013