Réhabilitation de l'habitat local : le charme éternel des vieilles pierres
Pigeonniers, moulins, vieux corps de ferme, ces bâtisses lauragaises traversent les âges pour raconter la richesse du patrimoine local. Un temps délaissées pour laisser place à la modernité, les “vieilles pierres” sont plus que jamais convoitées. Grâce à leurs valeureux propriétaires et à une foule de professionnels inspirés, elles parviennent, une fois rénovées, à sublimer les éléments architecturaux de l’habitat local traditionnel tout en faisant la part belle à des critères plus actuels en matière de confort,
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Dans ces combles aménagés, la pièce fait la part belle au bois en mettant en valeur la solide charpente. La poutre latérale pourrait tout aussi bien servir d'appui à une tête de lit pour pousser encore plus loin la valorisation de la charpente d'origine. Crédit photo : Isabelle Barèges |
de fonctionnalité, d’agencement ou d’ambiances. Création d’un hébergement touristique, amour des vieilles pierres, transmission du patrimoine familial, les motivations des propriétaires sont diverses. Dans tous les cas, la réhabilitation du petit patrimoine rural demande une bonne dose de passion, c’est le moins que l’on puisse exiger pour ces bâtisses au charme éternel.
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Pourquoi se lancer ?
On ne s’investit pas dans la réhabilitation d’un bâtiment ancien par hasard. Dans certains cas, il s’agit de rénover un bien appartenant au patrimoine familial afin de le transmettre aux générations futures. Vieille ferme familiale, pigeonnier, les enfants se sont souvent plu à jouer autour de ces vieilles pierres ayant toujours fait partie du paysage local et, du même coup de l’histoire familiale. Certains se plaisent à caresser le projet d’une rénovation et échafaudent mille plans de destination ou d’aménagement, en gageant sur un futur toujours plus propice à la réalisation de ce rêve. Parmi eux, beaucoup se lancent dans l’aventure. Dans le Lauragais comme ailleurs dans la campagne française, il n’est également pas rare que la réhabilitation soit motivée par la volonté de créer un hébergement locatif destiné à des touristes à la recherche de vacances authentiques ou des résidents à l’année. A ce titre, le territoire du Lauragais bénéficie de nombreux gîtes et chambres d’hôtes rivalisant de charme et d’authenticité. Pour tous ceux qui sont à la recherche d’une résidence secondaire en milieu rural, ces “vieilles pierres” constituent aussi un atout de taille. Les acquéreurs demeurent à l’affût de biens demeurés “dans leur jus” à réhabiliter comme bon leur semble en envisageant de passer leurs vacances et pourquoi pas leur retraite, à l’abri de ce cadre robuste et chaleureux. La dernière catégorie de propriétaires à passer à l’action sont ceux qui vouent un véritable amour aux vieilles pierres, ils les choisissent pour y créer leur résidence principale et souhaitent en exploiter tout le potentiel. Le projet est alors parfois celui de toute une vie …
Ils sont amoureux des belles pierres Témoignage de Sylvie Dessart, propriétaire d’une ferme et d’un pigeonnier à Loubens
“A l’achat de notre maison, nous avons eu un véritable coup de foudre, l’ensemble qui date du début du 19ème siècle nous a tout de suite conquis. Pendant un an, nous avons vécu dans le pigeonnier aménagé sur quatre niveaux dont trois habitables. Notre premier enfant y est né, c’était charmant à condition d’en accepter les contraintes : se déplacer via une échelle de meunier entre les étages, gérer les différences de température entre le rez-de-chaussée, parfois 8°C et les étages jusqu’à 26°C… A nouveau enceinte, il apparaissait urgent d’aménager le corps de ferme, cela nous a pris environ 1 an et demi. Je pense que sans passion, l’aventure n’est pas tenable, un tel engagement peut logiquement peser sur la vie de couple et la vie de famille, c’est certainement un projet que l’on mène une seule fois dans sa vie ! Je conseille donc à tous ceux qui sont tentés par l’aventure de mûrir suffisamment leur projet, de bien s’entourer et de laisser une place importante à l’imprévu : la rénovation d’un bâti ancien réserve de nombreuses surprises… Au plan budgétaire, il faut prévoir une enveloppe conséquente pour réaliser les travaux d'une seule traite, on peut aussi échelonner les dépenses en misant sur le long terme. Quoi qu’il en soit le jeu en vaut la chandelle, pour ma part, j’ai réalisé un rêve de petite fille… ! ».
Les questions-clés de la réhabilitation du vieux bâti
Pour mener à bien ces projets de réhabilitation exigeants, les professionnels, tous corps de métiers confondus, ont également un véritable rôle de conseil. Il s’agit de déterminer le degré de rénovation, d’identifier les éléments architecturaux à valoriser et d’opter pour les matériaux qui s’intègreront le mieux au corps de bâtiments parfois vieux de plusieurs siècles.
Rénover un peu, beaucoup, à la folie
Trois niveaux d’intervention peuvent être identifiés. Il peut d’abord s’agir de restituer l’ouvrage, c’est-à-dire de tendre vers une remise en état du bâtiment dans sa version originelle, c’est l’option la plus exigeante. Les propriétaires peuvent également réhabiliter les lieux en privilégiant la conservation de certains éléments d’origine tout en revisitant l’espace pour adopter des normes plus actuelles en matière de confort, de décoration ou encore de fonctionnalité. Enfin, la rénovation peut consister en une remise à neuf complète du bâtiment, une reconstruction s’appuyant uniquement sur un minimum d’éléments du bâti d’origine. Le curseur est placé à l’un de ses trois niveaux en fonction des objectifs de départ des maîtres d’ouvrage et de la destination finale de la bâtisse : habitation principale, résidence secondaire, local commercial, hébergement touristique, lieu d’exposition …
Terre cuite, plafond en poutres apparentes, murs de pierre enduits à la chaux, et meubles patinés, cette chambre forme un ensemble représentatif des options de décoration prises dans le cadre de réhabilitation. crédit photo : Isabelle Barèges
Les éléments de valorisation du bâti d’origine
Dans de nombreux cas, la réhabilitation passe par la conservation de certains matériaux d’origine, de la pierre et des boiseries notamment. Il peut également s’agir de conserver et de restaurer des éléments plus disparates comme un vieil évier, un ancien four à pain, une cheminée traditionnelle… Dans ce cas, la restauration de la pièce entière pourra être pensée en fonction et autour de l’élément remarquable. Plus globalement, lorsque le parti pris est bien celui de la valorisation du bâti d’origine, il sera indispensable de respecter les matériaux et les techniques utilisés dans son édification.
Les matériaux à privilégier
Le recours aux professionnels permettra aux propriétaires de bénéficier de précieux conseils tout en évitant certains écueils. Pour une réhabilitation respectueuse du bâti d’origine, il conviendra souvent d’opter pour des matériaux nobles, notamment le bois pour tout ce qui relève de la restauration de boiseries, de charpentes ou autres structures complexes. Pour ce qui est du style, les poutres apparentes comme les colombages donneront un certain cachet à l’habitat tout en renforçant son caractère traditionnel. Idem côté décoration avec l’usage de peintures à la chaux conseillées pour leur aspect naturel et leurs vertus perspirantes et assainissantes. Globalement, il s’agit de faire le choix de matériaux et de techniques les plus respectueux de la bâtisse d’origine tout en évitant certains écueils, par exemple l’adoption d’une approche jusqu’au-boutiste. Vouloir en faire trop peut parfois conduire à pasticher le bâti d’origine plutôt qu’à le valoriser, le risque étant de tomber dans la faute de goût. En cas de budget limité, mieux vaut se réapproprier totalement l’édifice en dimensionnant son projet aux moyens dont on dispose plutôt que d’opter pour des matériaux de moindre qualité. Plus globalement encore, tout projet de réhabilitation va nécessiter d’adapter le bâtiment à un mode de vie et des normes de confort plus actuels. Les professionnels devront notamment concevoir des solutions permettant d’organiser une répartition égale de la chaleur dans toutes les pièces et tout simplement d’assurer un confort thermique jugé indispensable aux sédentaires que nous sommes devenus, habitués à demeurer à l’intérieur plutôt qu’à vivre au grand air.
Quid de la performance énergétique ?
Lorsqu’il s’agit de conserver un bien dans son jus, on se pose souvent la question de la pertinence énergétique du projet. Les objectifs de conservation architecturale sont-ils conciliables avec celui de réduction de la consommation d’énergie ? Il s’agit bien de l’affaire de spécialistes, seuls les professionnels seront à même d’accompagner les propriétaires dans la définition d’un projet satisfaisant. Rappelons à tous ceux que la vue de pierres apparentes fait frissonner que le bâti ancien bénéficie d’une conception bioclimatique. En effet, parce qu’il était destiné à s’intégrer à son environnement tout en misant sur l’économie de mo-yens, le bâti ancien bénéficie généralement d’une implantation optimale dans son environnement (relief, orientation par rapport au soleil, aux vents, à la pluie…) et, en conséquence, d’une forte inertie et d’une ventilation naturelle. Les matériaux utilisés vont souvent dans le même sens. Par exemple, la terre cuite est reconnue pour assurer une régulation de l’humidité, un assainissement bactérien, l’absorption des odeurs, ou encore une bonne isolation acoustique. Pour autant, le bâti ancien nécessite quelques aménagements. Sur son site, l’Association nationale de sauvegarde du patrimoine rural bâti et paysager met en garde les propriétaires contre certaines fausses bonnes idées. Elle rappelle qu’empêcher une vieille bâtisse de respirer est un non sens et déconseille par exemple l’utilisation d’une ventilation mécanique, de type convecteurs en raison de la perméabilité et de la forte inertie du bâti ancien. Il conviendra donc de privilégier la chaleur des parois et du sol plutôt que celle de l’air en ayant recours à des modes de chauffage par accumulation et rayonnement. De même, elle déconseille le changement des vieux encadrements de fenêtres et préconise plutôt l’adaptation de la structure d’origine pour faciliter l’installation d’un double vitrage. Parce qu’il s’agit de conserver l’intérêt architectural du bâti d’origine, la réhabilitation va souvent nécessiter la conception de solutions sur mesure justifiant l’ampleur d’un projet de rénovation réussi. Les aménagements conseillés devront permettre de faire rimer amour des vielles pierres et performance énergétique.
Les commandements du restaurateur
Sur son site, l’Association nationale de sauvegarde du patrimoine rural bâti et paysager publie dix recommandations à destination de tous ceux qui souhaitent mener un projet de réhabilitation. Couleur Lauragais vous livre celles qui semblent le plus caractérisées le bon sens dont il convient de faire oeuvre en la matière :
“- Etre simple, avoir le désir d’oeuvrer comme autrefois
- Se fixer un programme de restauration, le matérialiser sur le papier, quitte à ne l’exécuter que progressivement
- Prendre garde à la composition et aux proportions tant de l’ensemble que des détails. Rechercher avant tout l’harmonie
- Employer exclusivement les matériaux dans le rôle qu’ils doivent jouer normalement” |
Le CAUE, maillon fort de la conservation du patrimoine loca
Via une prestation gratuite de conseil et la publication de nombreux ouvrages dédiés à la rénovation du patrimoine local, les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et Environnement) sont une aide précieuse pour tous ceux qui nourrissent un projet de rénovation.
Entretien avec un Architecte Conseil du CAUE de l’Aude
Quelles sont les vieilles bâtisses du Lauragais faisant l'objet de projets de rénovation ?
L’Architecte Conseil du CAUE : “Par le passé, il s’agissait majoritairement de bordes (fermes lauragaises), de pigeonniers ou de moulins, aujourd’hui, beaucoup ont été rénovés, nous travaillons donc essentiellement sur des maisons de village des 18ème et 19ème siècles et des remises de villages identifiables à leur large et haut portail souvent coiffé d’arcs en plein cintre ou surbaissés et à leurs fenêtres de greniers.”
Comment le CAUE peut-il accompagner les particuliers ?
L’Architecte Conseil du CAUE : “D’abord nous leur recommandons de consulter, en mairie, la Charte Architecturale et Paysagère du Lauragais, un document de référence que nous avons contribué à faire émerger avec le CAUE de Haute-Garonne, sous l’égide du Pays Lauragais. Sa vocation est, notamment, d’identifier les caractéristiques architecturales du bâti local traditionnel et de proposer quelques pistes pour accompagner les propriétaires et les professionnels dans leurs projets de réhabilitation. A travers la réglementation exprimée par l’article 11 (“aspect architectural”), les différentes zones de Plans d’Occupation des Sols ou des Plans Locaux d’Urbanisme, les documents d’urbanisme constituent aussi un repère fondamental pour les candidats à la construction ou à la réhabilitation. Avec les acteurs du développement local, nous avons souhaité que ces documents soient élaborés ou modifiés en cohérence avec la Charte Architecturale et Paysagère. Nous informons également des contraintes spécifiques à prendre en compte dans les secteurs faisant l’objet d’une protection au titre des Monuments Historiques ou des sites. Nous insistons sur les logiques techniques et patrimoniales qui sont à l’origine de ce cadre réglementaire et soulignons le principe d’harmonie nécessaire qui doit présider à la préservation d’un paysage bâti commun et partagé par l’ensemble des habitants d’un territoire aussi architecturalement typé que celui du Lauragais. Le CAUE de l’Aude, comme l’ensemble des CAUE, mène ses missions d’assistance toujours le plus en amont possible, bien avant le dépôt du permis de construire et en orientant le plus possible les particuliers vers des professionnels compétents. Dans l’Aude, nous recevons ce public trois jours par semaine : en 2010, nous avons suivi près de 600 dossiers dont plus de la moitié tendait à une réhabilitation. Dans le cadre d’une restauration ou d’une réhabilitation, il s’agit de déterminer avec les propriétaires les éléments fondamentaux qui déterminent l’identité et la typicité du bâti et de trouver avec eux les solutions les plus pertinentes tout en intégrant des exigences de confort et d’économie d’énergie. Ces solutions n’ont pas forcément à voir avec ce que l’on préconise en matière de bâti neuf, il faut souvent faire la chasse aux fausses bonnes idées car le bâti ancien procède généralement de logiques d’éco-construction ancestrales. Autre notion qu’il convient de faire passer : l’architecture contemporaine peut souvent s’exprimer en toute cohérence lors d’une réhabilitation d’un bâti traditionnel ; elle est bien plus légitime que le “faux patrimoine” ou le pastiche.”
Pouvez-vous nous citer quelques caractères du bâti lauragais ?
L’Architecte Conseil du CAUE : “Il faut savoir que le bâti traditionnel se caractérise en Lauragais par sa simplicité. Les décors sont peu nombreux. Les bâtiments sont construits en moellons souvent récupérés “au bout du champ”, ou en briques de qualités inégales. Les façades sont très généralement protégées par un enduit à la chaux naturelle qui contribue aussi fortement à l’aspect esthétique, au “fini” des façades. Les percements sont de taille modeste et souvent ordonnancés en “travées” qui alignent verticalement et horizontalement les ouvertures. Si le bâtiment est isolé, les murs “pignons” latéraux sont peu ou pas percés pour se garantir des vents dominants. La recommandation qui reste encore la plus difficile à transmettre concerne les façades, car le dévastateur effet de mode, qui consiste à supprimer les enduits, continue à faire des ravages. Si les bâtisseurs des temps passés revenaient, ils auraient bien du mal à comprendre pourquoi de maladroits restaurateurs suppriment les enduits à la chaux et exposent aux intempéries des maçonneries si fragiles, pourquoi le confort thermique des maisons est ainsi compromis et pourquoi ces restaurateurs mal informés rendent illisible une composition de façade où chaque élément du décor, aussi simple soit-il, prend véritablement sa place dès lors qu’il s’inscrit sur un enduit à la chaux finement taloché. Dans le respect des logiques de construction, le CAUE continue inlassablement à orienter les propriétaires vers la restitution d’enduits traditionnels à la chaux naturelle dont la teinte et la texture vont respecter la vraie identité du bâti ancien.”
Ci-dessus le village fortifié de Laurac (Aude) qui a donné son nom au pays Lauragais dont il fut la capitale jusqu'au XIVème siècle. Site remarquable, le village recèle certains éléments architecturaux caractéristiques du Lauragais. crédit photo :CAUE de l'Aude
Les porteurs de projet ont-ils des exigences nouvelles ?
L’Architecte Conseil du CAUE : “Oui, notamment en matière d’éco-rénovation. Nous allons dans ce sens depuis longtemps et constatons que les maîtres d’ouvrage sont de plus en plus sensibles à cette dimension. L’éco-rénovation est devenue une priorité et nous essayons là encore de dégager quelques pistes intéressantes d’aménagement en sachant que le bâti ancien bénéficie de nombreux atouts en la matière.”
Existe-t-il des aides spécifiques à la réhabilitation ?
L’Architecte Conseil du CAUE : “Oui, mais tout s’étudie au cas par cas. Il existe par exemple des opérations de mise en valeur de l’habitat gérées par les communes ou communautés de communes. Des aides nationales peuvent également être accordées dans le cadre de travaux d’éco-rénovation (crédits d’impôt et prêts à taux zéro), ou par l’ANAH à condition que le bien soit destiné à la location. Certains départements proposent encore des subventions ou des formations destinées à soutenir des projets de création d’hébergements touristiques ; l’action de formation du Conseil Général de l'Aude dans le cadre de la “Marque Pays Cathare” est à ce titre très significative. Les aides disponibles sont donc généralement fonction de la destination du bâtiment ou de et/ou de la teneur des travaux réalisés.”
Déco : un foisonnement de styles
Rénover un bâti de caractère est souvent l’assurance d’un charme et d’un cachet sans égal. Les exemples de rénovation réussie ne manquent pas et, puisque tous les goûts sont de la nature, à chacun son style.
La tradition avant tout : ambiance rustique
Le rustique s’inscrit dans la plus pure tradition et orchestre une continuité de style avec les matériaux nobles, au premier chef, le bois. Le mobilier revêt à ce titre une importance capitale. On optera pour du bois massif, du chêne par exemple. Le style rustique fait la part belle aux grands bahuts, aux vitrines, vaisseliers, il témoigne d’un goût particulier pour les imposantes horloges de famille, de type horloges comtoises ou les bancs et tables imitant les robustes meubles massifs d’abbaye.
Caractère et modernité : le mariage idéal
Lorsque la tradition est revisitée en passant par les inspirations d’une déco moderne le résultat est souvent bluffant. Dans une cuisine, les colombages et peintures à la chaux côtoient le métal et les courbes design. Un îlot central en béton ciré, orné de petits luminaires suspendus en inox, et équipé de sièges de bar en forme d’œufs inspirés des années 60 sublime les boiseries d’origine. Dans le salon habillé de carreaux de terre cuite, trône une cheminée centrale contemporaine au foyer tout en rondeur. Dans les chambres, une cloison ouverte à laquelle s’adosse la tête de lit dissimule un coin toilettes aux lignes épurées privilégiant les éléments suspendus.
Pour mettre en lumière les murs en pierre apparente et renforcer l'aspect authentique de cet encadrement de fenêtre,
il a été fait le choix d'un rebord en vielles briques foraines. Le bois, la pierre et la brique forment un ensemble harmonieux.
crédit photo : Isabelle Barèges
Maison de charme
On l’aime pour son ambiance chaleureuse et au-thentique. La réhabilitation y a également fait la part belle aux matériaux nobles mais ce style va y apporter de la délicatesse pour dégager une ambiance douillette. Les meubles revêtent des teintes pastel et un aspect patiné, l’ensemble harmonise des tonalités douces et naturelles : lin taupe, blanc cassé… Il y a là une recherche permanente d’authenticité, mais quelques éléments plus contemporains peuvent se glisser discrètement, un meuble de style industriel par exemple, son aspect rouillé se mariera parfaitement avec les matières brutes privilégiées dans le cadre de la rénovation.
“Le maître doit faire honneur à la maison et non la maison au maître”. Cette maxime de Cicéron nous invite à réfléchir, en guise de conclusion, à l’humilité qu’induit tout projet de réhabilitation. Gageons qu’en l’associant avec une bonne dose de passion, l’humilité est encore le meilleur gage de la préservation d’un patrimoine local vivant.
Isabelle Barèges |