Location saisonnière : un vrai bon plan pour les vacances ! Mer, montagne, ville ou campagne, à chacun son lieu de villégiature estivale ! D’année en année, certains optent pour la même destination, séjournent dans la même location. D’autres, plus zappeurs, sont attirés par de nouveaux territoires ou nouvelles formules d’hébergement. Cela tombe bien car le secteur des locations saisonnières fait preuve de beaucoup d’imagination pour séduire un public de plus en plus large. Cependant et pour être sûr de ne remporter dans ses bagages que des bons souvenirs, il est recommandé d’accorder un soin particulier à la préparation de son séjour. Pour cela, les vacanciers sont invités à respecter un cadre juridique de référence encadrant les relations entre loueurs et locataires.

Voie de diversification pour les agriculteurs, les gîtes se sont rapidement imposés comme un élément fondamental du tourisme en France. En 50 ans, la formule de la location meublée s'est étendue à tous les territoires : le littoral, la montagne et l'espace urbain. Plus de 160 000 meublés de tourisme sont disponibles sur tout le territoire national. Crédit photo : fotolia©Willy Vendeville

Que faut-il entendre par "location saisonnière" ?
Il existe deux catégories de locations saisonnières. La première désigne les locations meublées qui font l’objet d’un contrat de bail à la semaine. Il s’agit de gîtes ruraux, maisons ou appartements en ville, en bord de mer, ou encore de chalets à la montagne… Ces hébergements sont totalement équipés (électroménager, vaisselle, literie…) afin de permettre aux résidents d’être autonomes pendant toute la durée de leur séjour. La seconde catégorie désigne les chambres d’hôtes composées de chambres meublées chez l’habitant assorties de prestations telles que le petit-déjeuner et la fourniture du linge de maison. Longtemps cantonnées à l’espace rural, les locations saisonnières sont aujourd’hui présentes sur l’ensemble du territoire national. On compte à ce jour près de 164 000 locations meublées et 38 000 chambres d’hôtes partout en France. Pour faire son choix dans cette offre pléthorique, il est conseillé de se rapprocher des labels ou réseaux de commercialisation garantissant une vraie lisibilité en terme de qualité. Pour accorder à chaque hébergement le niveau de confort qui lui correspond, le label se réfère aux différents critères stipulés dans sa charte qualité. D’un confort simple à un confort exceptionnel, le prix n’est pas le seul élément à varier. Il est également question de surfaces, de qualité architecturale, de décoration, ou encore de niveau d’équipements (parking privatif, piscine, aménagement extérieur…). L’attribution d’un niveau de confort a pour vocation d’orienter le consommateur vers l’hébergement correspondant à ses attentes en matière de commodités et de budget. En l’absence de label, il peut être utile de s’appuyer sur un bon bouche-à-oreille. Famille, amis, tout est bon pour se faire recommander un lieu idéal de villégiature. Grâce à internet, le bouche-à-oreille n’a plus de frontière et nombreux sont les sites qui s’ouvrent aux commentaires des consommateurs. Il s’agit d’un bon baromètre pour confirmer ou infirmer son choix de départ.

Le littoral est la destination-phare des vacances d'été. Pour plus de quiétude, mieux vaut opter pour les "ailes" de saison, à savoir le printemps ou l'automne. Crédit photo : fotolia©Chad Mcdermott

En bref - Internet & les vacanciers 91% des voyageurs recherchent des informations sur Internet en amont de leur réservation 22% choisissent leur destination de vacances à l’aide d’internet 21% des internautes "affectionnent tout particulièrement la toile pour y trouver des chambres d'hôtes ou gîtes"

Cap sur les locations de dernière minute
C’est désormais une tendance lourde sur le marché du tourisme : les vacanciers réservent de plus en plus tard, si possible à prix dégriffés ! Les adeptes de la réservation de dernière minute n’ont en général pas arrêté de destination et se laissent séduire par une offre alléchante. Cette nouvelle habitude de consommation qui mise sur LA bonne affaire met parfois les nerfs des professionnels à vif. Certains d’entre eux ont donc également conçu des promotions de "première minute" consistant à réserver tôt pour séjourner moins cher. En résumé, pour espérer bénéficier d’une promotion éventuelle, il est judicieux de réserver en début d’année (janvier, février) ou en dernière minute (mai, juin, juillet). Quel que soit le profil du vacancier, fidèle ou zappeur, il doit indiscutablement garder un œil sur les campagnes de promotion qui fleurissent sur le net.

Zoom sur quelques tendances
Les locations de vacances sont le plus souvent associées aux destinations estivales-phare que sont la campagne, la montagne ou le bord de mer. Pourtant, on assiste aujourd’hui à un véritable essor du tourisme urbain qui s’appuie sur l’engouement des français pour les "city-break" ces escapades en ville de 3 à 4 jours. Culture et shopping sont au rendez-vous de ces petites pauses citadines… Autre tendance, le séjour thématique : que vous soyez cavalier, pêcheur, amateur de bons vins ou encore adeptes de séjours insolites, il y a forcément une location saisonnière qui vous correspond ! Les hébergements qui s’adressent aux pêcheurs ont été par exemple aménagés pour faciliter les séjours des petits et grands passionnés de pêche. Ils sont notamment situés à proximité de cours d’eau et mettent à disposition du sportif toute la documentation utile (réglementation, détaillants d’articles de pêche, ouvrages techniques..). A son retour, notre passionné dispose d’un local sur mesure pour stocker son matériel et ses appâts vivants …! Les plus intrépides seront quant à eux séduits par des formules d’hébergements tendant à assouvir leurs envies les plus insolites : une cabane dans les arbres, une yourte, un gîte troglodyte logé dans la roche ou, plus proche du Lauragais, une péniche amarrée le long du canal du Midi. Dépaysement assuré, ces locations permettent de redécouvrir le charme de vacances sortant de l’ordinaire, au plus près de la nature. Enfin, le secteur des locations saisonnières est également fortement influencé par le développement durable et nombreux sont les loueurs qui souhaitent aujourd’hui proposer à leurs clients un séjour plus respectueux de l’environnement. Certains de ces hébergements sont respectueux des principes d’éco-contruction alors que d’autres se bornent juste à rappeler quelques principes d’éco-gestion en sensibilisant les vacanciers à l’intérêt d’adopter quelques bonnes pratiques telles que le tri des déchets, les économies d’énergie… etc. Quelle que soit la formule choisie, tous les vacanciers seront invités à préparer leur séjour avec le plus grand soin et la vigilance est de mise dès l’étape de la réservation.

Le contrat de location : un garde-fou contre les mauvaises surprises
Pour protéger le loueur et son locataire, le législateur impose la signature d’un contrat de location par écrit, assorti d’un état descriptif et précisant le prix de la location (article L342-2 du Code du Tourisme).

Plus besoin de choisir entre la pêche et les vacances ! De nombreuses locations saisonnières offrent désormais des prestations destinées aux pêcheurs de 7 à 77 ans, l'occasion de goûter aux joies de la pêche en famille. Crédit photo : fotolia©Auremar

Passer ses vacances à bord d'une péniche est une manière originale et ludique de découvrir le Lauragais et ses trésors - Crédit photo : Couleur Média

Le contrat dans le texte
Il doit préciser l’adresse du logement, le nom des parties, les conditions générales de vente, la période de location, la date et la signature des parties ainsi que le prix. Il s’entend toutes charges comprises pour les chambres d’hôtes, et est assorti du montant des charges pour les locations. Le séjour fait parfois l’objet du paiement d’une taxe de séjour. Son montant est obligatoirement affiché dans l’hébergement, et sauf cas d’exonération, il est réglé directement auprès du propriétaire selon un tarif qui s’entend par personne et par nuitée. Le contrat doit également préciser le montant de prestations optionnelles telles que la fourniture de draps ou le ménage de fin de séjour en location meublée. Si on trouve des contrats-type en ligne ou dans les Maisons de la Presse, il incombe en général au propriétaire de se les procurer. Le contrat de location est par ailleurs complété par un état descriptif qui doit obligatoirement être délivré au locataire en amont de la signature du contrat. Réglementé par l’arrêté du 16 mai 1967, l’état descriptif délivre toutes les informations utiles à l’appréciation des caractéristiques et du niveau d’équipement de l’hébergement : superficie, nombre de pièces, type de logement (maison indépendante, mitoyenne, appartement...), équipement de la cuisine, mode de chauffage, situation de la location par rapport aux principales attractions touristiques, accès ou non aux dépendances de l’habitation (parc, terrasse, jardin...), accès aux services utiles (médecin, commerces) ou encore existence d’éventuelles nuisances. L’état descriptif précise enfin le montant des sommes versées au moment de la réservation.

Outre l'hébergement, une nuitée en chambre d'hôtes inclut la fourniture du linge de maison et le petit-déjeuner.
Cette formule d'hébergement autorise des vacances itinérantes, idéales pour découvrir tous les attraits d'un territoire.
Il existe à ce jour près de 40 000 maisons d’hôtes partout en France. Crédit photo : fotolia©Tatjana Marintschuk

Arrhes ou acompte : quelles différences ?
Pour que la réservation soit ferme, elle doit s’accompagner du paiement d’une somme dont la nature aura des conséquences en cas de dédit d’une des deux parties. S’il s’agit d’arrhes, le locataire peut annuler le contrat moyennant la perte de la somme versée. Si l’annulation est du fait du propriétaire, ce dernier sera redevable au locataire du double des arrhes. Sachez que le montant des arrhes ne peut être supérieur à 25% du montant total du séjour et que son paiement doit intervenir moins de six mois avant le début de la location. A l’inverse, si la somme versée lors de la réservation est un acompte, les deux parties sont engagées définitivement, sauf cas de force majeure. Par conséquent, si le locataire se dédit, le propriétaire a la possibilité de lui demander de régler la totalité du prix. A l’inverse, si l'annulation est du fait du propriétaire, le locataire est en droit d’être indemnisé pour le préjudice subi. Si la nature de la somme n’est pas précisée dans le contrat de location, la loi du 18 janvier 1992 a prévu, pour protéger le locataire, qu’elle serait considérée comme des arrhes.

La signature du contrat
Pour finaliser la réservation, le propriétaire va adresser au futur locataire un contrat en deux exemplaires. Le destinataire lui retournera un exemplaire signé et accompagné d’arrhes ou d’acompte.

Louer bien assuré
Ceux qui souhaitent s’entourer de plus de garanties quant à la faisabilité de leur séjour souscriront une assurance-annulation auprès d’une compagnie d’assurance ou de la centrale de réservation qui commercialise l’hébergement. Pour 3 à 5 % du montant du loyer, cette garantie supplémentaire leur permet d’annuler le séjour sans frais dans des cas limitativement énumérés (maladie, accident, licenciement économique…). L’assurance-annulation prévoit également un dédommagement en cas d’interruption involontaire de séjour.
Toujours en matière d’assurances, les locataires d’hébergements meublés doivent vérifier qu’ils sont bien couverts pour les dommages causés dans l’hébergement. C’est généralement le cas, si une clause dite "villégiature" figure dans le contrat "incendie" ou "multirisque" de sa résidence principale. Il est cependant préférable de se rapprocher de son assureur pour vérifier son étendue (limites géographiques, durée) et son plafond. En cas de sinistre, il convient de le déclarer à son assureur et au propriétaire, la transparence est de mise afin d’éviter d’entrer dans une procédure plus conflictuelle.

A l’arrivée …
Ça y est, c’est le jour-J ! Le locataire peut enfin prendre possession de sa location de vacances. Si les locaux ne sont pas conformes au descriptif, la DGCCRF recommande de prévenir par lettre recommandée le loueur dans les huit jours et de faire faire un constat par une tierce personne. Si cela est fondé, le propriétaire peut être condamné pour publicité mensongère. Si l’hébergement est conforme, il faudra, dans les locations meublées, établir un état des lieux contradictoire. C’est sur la base de ce document que le vacancier sera tenu responsable d’éventuelles détériorations occasionnées pendant son séjour et constatées lors de l’état des lieux de sortie. Les locataires de meublés devront enfin s’acquitter du paiement d’un dépôt de garantie correspondant à 20% ou 25% du montant du loyer pour parer à la réparation d’éventuels préjudices.

La piscine est un plus indéniable pour une location de vacances. Cet équipement doit être sécurisé, ce qui n'exonère pas les parents d'une vigilance de tous les instants. Crédit photo : fotolia©aline cadwell

En bref - Louer serein en 6 étapes-clé 1- Ne pas choisir sa location au hasard 2- Etablir un contrat de location 3- S’assurer que la réservation est ferme (arrhes ou acompte) 4- Vérifier l’étendue de son assurance 5- Effectuer un état des lieux d’entrée et de sortie 6- Etre respectueux des lieux 7- Déclarer les dommages éventuels

Afin que rien ne vienne perturber la sérénité de la trêve estivale, il est nécessaire de garder un œil vigilant sur ses préparatifs. Ecolo, bobo, zen, activité de pleine nature, farniente, insolite ou sensations fortes, il y en aura cette année encore pour tous les goûts, tous les âges et tous les budgets ! Quelle que soit la formule choisie, le plaisir sera forcément au rendez-vous. D’ici là il faudra prendre son mal en patience mais préparer ces vacances, c’est déjà un petit peu y être … !

Isabelle BARÈGES

Sites utiles
www.dgccrf.bercy.gouv.fr
www.tourisme.gouv.fr