Conduite écolo, conduite économe

Selon TNS Sofrès, 43% des français approuvent la réduction de 10 km/h pour lutter contre la pollution. Le Président de la République a annoncé à l'occasion du salon de l'auto de Paris une enveloppe de 400 millions d'euros pour aider la recherche sur les véhicules propres. L'heure est donc à une prise de conscience de la nécessité de limiter l'impact de l'automobile sur l'environnement. Des aménagements simples permettent de réduire sa consommation de carburant, ce qui peut s'avérer bien utile en cette période de flambée des cours du pétrole.

Une des premières mesures du Grenelle de l'environnement fut la mise en place du "bonus écologique" sur les automobiles

Deux types de mesures, actuellement, peuvent vous aider à consommer moins : la première série est l'affaire de chaque conducteur, la deuxième relève de mesures gouvernementales incitatives.

Les astuces pour moins consommer
Entretenir régulièrement son véhicule. Ce conseil peut paraître élémentaire mais il n'est cependant pas anecdotique : bougies ou filtres encrassés, huiles hors d'âge ou parallélisme mal réglé sont synonymes de surconsommation. Les visites d'entretien conseillées par le constructeur permettent de s'assurer que le moteur fonctionne de façon optimale. Cette visite peut-être, en outre, l'occasion de faire contrôler la pression et l'usure des pneumatiques. Un pneu sous-gonflé de 0,3 bar peut entraîner une surconsommation de 3%.
Lorsque vous démarrez, n'appuyez pas sur l'accélérateur. Laissez le moteur monter progressivement en température : un démarrage en trombe peut occasionner une augmentation de consommation de 45% sur le premier kilomètre.
En fonction du type de véhicule, il faut s'efforcer de passer les vitesses au meilleur couple. Pour les diesels, il se situe en moyenne vers 2500 tours/min, 3000 tours/min pour les essences. C'est dans cette plage qu'il faut passer à la vitesse supérieure. Il faut éviter d'être en sous ou sur-régime : en sur-régime, on consomme plus ; en sous-régime, le moteur s'encrasse et la combustion est incomplète (un beau gâchis d'essence !).
Au niveau style de conduite, le maître-mot est "anticipation". Voir loin et prévoir les ralentissements éventuels permettent de rouler plus souplement et donc de moins solliciter la mécanique et le réservoir. Il est préférable d'anticiper le passage des feux au rouge et d'utiliser le frein moteur pour ralentir car dans ce type de freinage le système d'injection interrompt l'alimentation en carburant. A contrario, une conduite sportive, faite d'à-coups, provoque une surconsommation qui peut atteindre 40% en ville. En agglomération toujours, n'hésitez pas à couper votre moteur lors d'arrêts supérieurs à une trentaine de secondes. En effet, la consommation du moteur au démarrage est alors inférieure à celle du moteur au ralenti.
La modification de l'aérodynamisme est également un facteur d'accroissement de la consommation. Un galerie ou un coffre de toit, même vides, augmentent cette consommation de 10 à 15 %. Il est préférable d'utiliser une remorque ou, pour les vélos, une fixation à l'arrière, au niveau du coffre.
Mettre en marche la climatisation coûte environ 4 € pour 100 kilomètres. En ville, à faible allure, l'ouverture d'une fenêtre est donc préférable. Lorsque vous stationnez en plein soleil, pensez à aérer l'habitacle avant de démarrer afin de ne pas avoir à trop solliciter la climatisation.

Bonus /Malus écologique
Depuis décembre 2007, les voitures neuves sont soumises à un système de bonus / malus afin d'inciter les automobilistes à s'équiper de voitures plus écologiques et moins gourmandes en carburant.
Un super-bonus de 300 € a également été mis en place : celui-ci concerne les acheteurs d'un véhicule bénéficiant d'un bonus écologique qui, en outre, mettent à la casse une voiture de plus de quinze ans.
A l'inverse, les achats de véhicules plus polluants sont soumis à un système de malus.
A noter que, si pour l'instant, ce malus est exigible uniquement à l'immatriculation, le gouvernement étudie une annualisation de cette taxe.
La liste des taux d'émission de CO2 de la plupart des véhicules est disponible sur le site de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (www.ademe.fr/ CO2vehicule).

Toutes ces mesures, qu'elles soient incitatives ou mises en place par le conducteur, peuvent permettre de réduire notre consommation de carburant et l'empreinte de l'automobile sur l'environnement. A chacun de nous de faire les meilleurs choix pour le porte-monnaie et la protection de notre qualité de vie.

Sécurité routière : les nouvelles règles

Depuis, le 1er octobre 2008, chaque automobiliste est tenu d'avoir à portée de main un gilet de sécurité rétro-réfléchissant et un triangle de pré-signalisation afin d'améliorer sa visibilité s'il est amené à sortir de son véhicule, notamment la nuit.

Etiquettes normalisées figurant sur le triangle et le gilet

Ce gilet n'est obligatoire, pour l'instant, que pour le conducteur mais compte tenu du prix peu élevé, il peut s'avérer utile d'en munir tous les passagers. Le gilet doit être mis avant de sortir du véhicule, de jour comme de nuit, et permet à un piéton d'être vu à environ 300 mètres (contre 100 mètres sans gilet). Le triangle de pré-signalisation, quant à lui, doit être placé 30 mètres avant le véhicule arrêté ou, si celui-ci est immobilisé en sortie de virage, avant le début de la courbe. Pensez également, en cas d'accident ou de panne, à allumer vos feux de détresse.
Ces deux dispositifs doivent être conformes aux normes européennes : le gilet doit comporter la mention CE et le triangle la mention R27.

Triangle, gilet et feux de détresse le trio indispensable en cas de pépin sur la route

L'absence du gilet ou du triangle lors d'un contrôle entraîne une contravention de quatrième classe, soit une amende forfaitaire de 135 € (90 € pour l'amende minorée).
Les cyclistes ne sont pas oubliés puisqu'ils doivent eux aussi porter le gilet de sécurité hors agglomération de nuit et chaque fois que la visibilité est réduite. Le non-respect de cette obligation leur coûtera 35 € (22 € pour l'amende minorée).
A partir du 1er janvier 2009, les titulaires du permis B qui souhaitent conduire une moto de 125 cm3 devront effectuer un stage de sensibilisation à la conduite des deux-roues de trois heures minimum. Cette mini formation sera sans doute basée sur le modèle du brevet de sécurité routière (BSR) et sera obligatoire pour tous ceux qui ont obtenu leur permis après le 1er janvier 2007.
L'année 2009 sera sans doute riche d'autres réformes puisque le gouvernement s'apprête à refondre l'examen du permis de conduire avec pour objectif de le rendre moins cher, plus rapide à obtenir et d'y intégrer des notions d'éco-conduite, sans pour autant négliger la sécurité. Le but affiché des nouvelles dispositions est de diminuer le nombre de morts, surtout parmi les jeunes et de faciliter leur entrée dans la vie active.
A plus longue échéance, les règles de conduite vont évoluer : La Commission européenne a adopté en septembre une directive prévoyant que les voitures particulières et les petites camionnettes de livraison seront dotés d’un éclairage de jour à partir de février 2011. Cet éclairage équiperait les véhicules en série et se déclencherait automatiquement au démarrage du moteur. Cette mesure vise à améliorer la visibilité des usagers de la route. En outre, l'automatisation des tâches ne s'arrêtera pas là puisque deux grands constructeurs automobiles prévoient de sortir des voitures autonomes d'ici 2018. Les technologies GPS et RFID permettront à la voiture de suivre une route déterminée à l'avance. Un sérieux accroc au plaisir de la conduite mais qui devrait considérablement réduire le nombre d'accidents sur nos routes (plus de 4600 morts et plus de 103 000 blessés, en 2007, en France).

Couleur Lauragais n°107 - Novembre 2008