La pratique de l'équitation en Lauragais
2 millions de personnes s'adonnent en France à leur passion du cheval ou du poney. L'équitation perd peu à peu son image de sport élitiste et individuel au profit des valeurs qu'elle cherche à transmettre aux enfants de 4 à 77 ans : autonomie, débrouillardise, entraide, humilité et respect de soi et des autres. Il est encore temps d'inscrire votre chère tête blonde dans un des nombreux centres éques-tres que compte le Lauragais. Voici quelques bonnes raisons de choisir ce sport de plein-air.
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Au fil de la randonnée, une relation particulière et privilégiée s'établit
entre le cheval et son cavalier - Crédit photo : Poney Club de Clary |
Un sport pour tous
Bien loin de l'image du sportif solitaire qui fait des ronds dans une carrière ou du lonesome cow-boy perdu dans les plaines de l'Ouest, le cavalier d'aujourd'hui est... une cavalière, jeune et qui ne pratique plus uniquement l'équitation classique mais également le horse-ball, l'attelage, l'Equifun ou le TREC (Sources : Enquête TNS/Sofres de novembre 2007).
Mais que viennent chercher les cavaliers auprès de leur monture ?
Pour les adultes, l'équitation, c'est bien souvent le rendez-vous anti-stress de la semaine : on prend l'air, on papote, on met les problèmes du quotidien entre parenthèses. Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas d’âge pour commencer à monter à cheval : les clubs proposent des cours pour les adultes débutants en dehors des horaires de travail.
Pour les enfants, en général, l'envie de faire du cheval vient dans le prolongement du rêve d'être un chevalier ou une princesse. Dès 3 ans, les bambins débrouillards peuvent s'initier à l'occasion de baby-promenades ou de baby-cours (qui durent, en général, une demi-heure). Lors des baby-promenades, les enfants sont dans la découverte des sensations de bercement lié au pas et se sentent très vite très à l’aise. Lors des baby-cours, ils entrent dans le monde de l’imaginaire et des exploits où les piquets se transforment en cou de girafe, les cubes en tortues, les plots en montagnes, les barres d’obstacles au sol en rivières à franchir. Tout doit être plaisir à cet âge, ils n’ont pas encore (ou très peu)- conscience de cet "autre" qu’ils chevauchent pourtant… Ces cours sont également l'occasion de relation privilégiées avec le papa ou la maman qui accompagne l'enfant et dirige le poney.
Avant tout : s’amuser
L'heure des centres équestres martiaux où l'enseignant hurlait ses ordres aux apprentis cavaliers (ceci doit encore rappeler des souvenirs à quelques-uns d'entre nous) est révolue depuis quelques décennies. Aujourd'hui, l'enfant est là avant tout pour se faire plaisir et la pédagogie se veut ludique et intuitive. Avant 6 ans, inutile de parler de technique, place aux jeux et à la relation avec les gros nounours que sont les poneys. On joue au loup, à la passe à dix, aux Pony-Games...
La technique, les enfants l'acquièrent en grande partie par eux-mêmes, avec la pratique. «Je veux avancer, comment me faire comprendre de mon poney ? Et si j'essayais de bouger pour qu’il bouge...». L'équitation apporte donc beaucoup au niveau de l'autonomie : difficile pour les plus jeunes de sortir des jupes maternelles, d'affronter un animal velu plus haut que lui, de le panser, de hisser la selle sur son dos... Et pourtant, rapidement, quelle satisfaction d'y parvenir sans l'aide d'un adulte ! Et, lorsque l'enfant se sent prêt, quelle satisfaction d'aider un copain ou une copine à curer les pieds ou à seller son poney ou son cheval !
Très vite une grande complicité s'installe entre le cheval et les jeunes cavaliers
Crédit photo : Couleur Média
Crédit photo : Poney Club de Clary
Entraide
Quel parent de cavalier ne s'est pas arraché les cheveux à attendre que son rejeton veuille bien accepter de quitter le club ? Enfants et adolescents qui d'ordinaire traînent les pieds pour ranger leur chambre, pour s'occuper de leur petite sœur ou pour faire leurs devoirs n'en finissent plus d'aider leurs camarades moins expérimentés, de balayer la cour ou de distribuer le foin... La séance d'équitation ne se résume pas à poser son séant sur une selle : on y apprend également à vivre en collectivité, à aider ses camarades, à écouter (son moniteur ou sa monture), à ne pas renoncer après un échec et à respecter son poney, son copain et son environnement.
Respect de l’animal, de l’autre et de la différence
La notion de respect est une valeur importante en équitation. Très tôt les cavaliers apprennent que, sans le respect mutuel, ils n'obtiennent rien de leur poney. La force brute ne mène à rien avec un animal qui pèse entre 100 kilos (pour les poneys Shetland) et plus d'une tonne (pour les chevaux de trait). Que ce soit dans l'équitation classique (française, espagnole, portugaise ou allemande), dans l’équitation américaine, auprès des nouveaux maîtres comme Parelli ou Lyons ou avec des cavaliers artistes comme Bartabas, Gruss ou Lorenzo ... bien qu'évoluant sous des horizons différents, tous se rejoignent dans l'importance qu'ils accordent à la finesse de leur communication avec leurs montures. Sans ce sens de la communication, Bartabas ne pourrait pas faire galoper son cheval à reculons, les écuyers du Cadre Noir ne réussiraient pas leur piaffer en carrousel et Andy Booth ne serait pas parvenu à éduquer un zorse (croisement réputé indomptable entre un cheval et un zébre).
Bien sûr, nos clubs ne sont pas remplis de Nicolas Touzaint (champion de France et d’Europe en CCE) ou de Mario Luraschi (à qui l’on doit les cascades équestres de nombreux films français et américains), mais apprendre à communiquer avec son poney ou son cheval dans le calme et de manière intelligible est une bonne école pour apprendre à communiquer avec ses semblables : « Chaque cheval a son caractère, chaque poney a ses petites manies, certains ont du mal à avancer, d’autres refusent d’être en tête de balade… les cavaliers ou les passagers occasionnels doivent apprendre à composer avec tous ces facteurs, s’adapter et se faire comprendre, com-me dans les relations humaines » explique Stéphane, accompagnateur de tourisme équestre.
De ce point de vue-là, le cheval peut également être amené à jouer le rôle de médiateur, entre éducateurs et adolescents en manque de repères. Le calme et la force tranquille des équidés permet bien souvent de rétablir un dialogue et d'instiller la nécessité du respect des règles.
Chevaux et poneys ont aussi fait leurs preuves auprès des enfants, adolescents ou adultes atteints de problèmes psychiques et/ou moteurs (autisme, trisomie, paraplégie, malvoyance...). « Faire découvrir le cheval et l'équitation à une jeune aveugle, a été pour moi une expérience unique et sans doute aussi impressionnante pour elle que pour moi, déclare Ghislaine, monitrice d’équitation. Guidée à la voix, elle s'est rapidement mise à évoluer aisément dans la carrière (espace clos où se déroulent les cours d'équitation). Cette fois-là, je crois que c'est elle qui m'a donné une belle leçon ! ».
Pour sauter un obstacle, le cheval et son cavalier doivent se trouver en harmonie parfaite
Crédit photo : Couleur Média
La patience et l’humilité
L'équitation est affaire de passion mais aussi de patience. Difficile parfois de faire comprendre à des bout'choux de quatre ou cinq ans que, si le poney ne veut pas tourner comme voulu, ce n'est pas qu'il est méchant mais qu'il n'a pas assez bien compris ce que l'on attendait de lui et qu'il faut reformuler sa demande posément. A cet âge, les enfants ont encore tendance à "piquer des colères" et à rendre le poney responsable ou à tout abandonner sans chercher à résoudre le problème qui s’est posé. L’enseignant est là pour lui apprendre à s’améliorer, à persévérer dans ses demandes et à ne pas se cacher derrière un échec. Cette remise en question se doit d'être permanente chez tout cavalier, c'est une étape nécessaire à toute progression. Et "si tout ne fonctionne pas du premier coup, on essaiera, la prochaine fois, de faire un peu plus attention, voilà tout", déclare Charlène, 10 ans et déjà philosophe.
Mais, lorsque l'exercice est réussi, que l'on soit fan d'obstacles, accro au slalom, adepte des épreuve d'endurance ou inconditionnel de l'équitation portugaise, l'émotion primordiale reste comme le précise Véronique, 15 ans et propriétaire de Valiente, "le plaisir d'avoir la confiance du cheval".
Pascale CATANZARO
Les disciplines
A côté des trois disciplines olympiques (dressage, C.S.O. et C.C.E.), jeunes et moins jeunes peuvent pratiquer une vingtaine d'activités équestres parmi lesquelles l'attelage, la randonnée, le horse-ball, la voltige ou l'équitation western... Chaque club propose à ses cavaliers un panel de ces activités mais est, en général, "spécialisé" dans une discipline (souvent en fonction des goûts et spécialités du moniteur). Avant d'inscrire son enfant dans un centre équestre, il est recommandé de se déplacer afin de se rendre compte sur place de l'ambiance qui y règne et des équipements présents (carrière, manège couvert, club-house...).
Le dressage
Le dressage est la base de toutes les autres disciplines équestres. La compétition de dressage consiste à exécuter des enchaînements de figures qui mettent en valeur l’aisance du cheval dans ses allures et la qualité de locomotion du cheval : voltes, allongement (au pas, trot ou galop), changements de pied...
Chaque geste du cheval est décortiqué pour être noté par le jury qui détermine la qualité de chaque figure et des allures du cheval selon un barème allant de 0 à 10. Le total des points permet d'établir le classement final.
Les épreuves de dressage se déroulent en général en individuel, selon un enchaînement de figures imposées en fonction du niveau jugé ; mais elles peuvent se dérouler par équipe, en musique et/ou en costumes : on parle alors de pas-de-deux ou de carrousel.
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Le C.C.E.
Le concours complet d’équitation est vraiment très complet ! Il est constitué d’épreuves de dressage, de saut d’obstacles, et de cross. Ce dernier est un parcours d’obstacles en extérieur (troncs, gué, talus...) dans le même principe que le saut d’obstacles en carrière, mais sur des terrains parfois très difficiles, de longues distances et avec des obstacles fixes. La fixité des obstacles rendant cette discipline parfois dangereuse, le cavalier a obligation de porter, en plus de sa bombe habituelle, un gilet de protection de dos. |
Le C.S.O.
Cet acronyme désigne le con-cours de saut d'obstacles. Cette discipline consiste à enchaîner des sauts dans un ordre déterminé en un minimum de temps. Les barres qui tombent, les erreurs de parcours et les refus du cheval sur les obstacles entraînent des pénalités. Lors des concours, le chrono et les pénalités déterminent l’ordre de classement des concurrents. Chaque barre renversée et chaque refus sont équivalents à 4 points de pénalité, mais seuls 3 refus sont accordés avant la disqualification.
Avant leur passage, les cavaliers effectuent une "reconnaissance" du parcours sans leur monture, qui leur permet de calculer le nombre de foulées que le cheval devra faire entre chaque obstacle, les difficultés techniques et l'ordre des obstacles. Ces obstacles sont de hauteur et de longueur différentes. Leur hauteur varie entre 50cm et 1,50m en fonction du niveau de l'épreuve.. |
Le moniteur suit les performances de son élève tout au long du parcours
Crédit photo : Couleur Média |
Apparu à la fin des années 1950, le pony Game
offre une approche novatrice de l'équitation fondée
sur le jeu et la compétition - Crédit photo : Poney Club de Clary
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Les Pony-Games
Les Pony-Games regroupent une trentaine de jeux à poney. Dès 6 ans, les jeunes cavaliers peuvent participer à des épreuves de slalom, vitesse ou d’adresse, en équipe. Tout ce qui permet de s’amuser et de tester son habileté et son équilibre à califourchon ! Particularité des Pony-Games, lorsqu'un concurrent commet une erreur (un plot renversé, une balle qui s'échappe...), il doit impérativement réparer son erreur pour pouvoir continuer le jeu ou passer le relais à son partenaire. Ne prenez pas les Pony-Games à la légère : ces jeux requièrent une technique parfaite et une excellente condition physique. De plus, ils ne peuvent se dérouler qu’avec un excellent esprit d’équipe et d’entraide, et des poneys ou chevaux parfaitement éduqués.
Il existe aussi des Pony-Games pour les grands adolescents et les adultes, mais sur chevaux. On les appelle alors des "Mounted-Games" et "Senior-Games". |
La monte amazone
En général pratiquée par les dames, la monte amazone (dont le nom officiel est "la monte dans les fourches") consiste à chevaucher un cheval en ayant les deux jambes du même côté de la selle. Cette position, qui peut sembler très inconfortable, est rendue possible par la présence de deux fourches sur le côté gauche de la selle et autour desquelles l'amazone "enroule" ses jambes.
Les épreuves de concours sont semblables à celles pratiquées à califourchon : dressage, obstacle, cross, TREC… |
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Patience, douceur et compréhension sont nécessaires pour dresser un cheval - Crédit photo : Yanick Lacombe
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L'équitation éthologique
Au quotidien, la pratique de l’équitation éthologique ressemble à une grande foire aux astuces pour éviter et régler tous les quiproquos qui peuvent exister entre un cheval et son cavalier. Il s'agit d'appliquer à la relation homme-cheval, certains des codes et règles qui régissent les relations des équidés entre eux. Renommée "Equifeel" pour les épreuves de concours, cette discipline regroupe une dizaine d’épreuves d’obéissance permettant de tester l'harmonie du couple cheval/cavalier.
Le cavalier choisit le niveau de difficulté qu'il souhaite pour chaque épreuve proposée, le but étant de choisir le contrat qui corresponde le mieux aux capacité du couple.
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Laisser son cheval immobile à distance puis lui demander de nous rejoindre, faire effectuer un reculer à distance sur quelques mètres, faire contourner des objets, faire passer des obstacles, faire effectuer des pas de côté… sont quelques-une des épreuves de concours d'Equifeel. |
Le cheval en Lauragais
De nos jours, il n'est pas rare de croiser des chevaux, poneys et ânes au détour d'une route. Il s'agit souvent d'agriculteurs qui perpétuent la tradition d'avoir un cheval sur le domaine mais, de plus en plus, les particuliers, ruraux ou rurbains, se lancent dans l'aventure de devenir propriétaire et de garder leur équidé chez eux (attention, toutefois, à veiller à ce que celui-ci ait un compagnon de prairie, suffisamment d'espace, accès à l'eau et un abri contre les intempéries). Avant que la mécanisation ne transforme profondément le modèle agricole lauragais, le cheval était utilisé dans les travaux des champs, du labour aux moissons, en parallèle avec les bœufs. |
Une voiture hippomobile : le Landau - Crédit photo : Mireille Duhalde |
Ces chevaux étaient également attelés à des charrettes ("calses") qui transportaient à la fois les personnes et marchandises, notamment les jours de marché. Les plus aisés disposaient de voitures hippomobiles, calèches ou berlines.
Plus au sud, le long du canal du Midi, les chemins de halage voyaient passer les chevaux chargés de tirer les péniches transportant marchandises, courrier et voyageurs. |
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