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Couleur Lauragais : les journaux

BALADE EN LAURAGAIS

Balades inédites en Lauragais

Afin de répondre à certains de nos lecteurs friands de renseignements concernant le Lauragais, nous allons revenir de façon succinte, dans ce numéro, sur son histoire et ses limites géographiques. L’occasion également de présenter de nouvelles balades et de nouveaux lieux et monuments pittoresques à découvrir durant l’été. Les offices de tourisme fournissent une abondante documentation qui peut illustrer et complémenter ces itinéraires.

Carte moulins à vent

Le relief
Il se compose d’une partie de la Montagne Noire, très ancienne montagne aux formes usées (600 à 800 m) et d’une zone de collines s’abaissant du Puy-du-Faucher (près de Laurac) jusqu’à Castanet. La roche appelée molasse tertiaire se décompose en surface en donnant des sols très fertiles, les boulbènes et les terreforts.

Histoire du Lauragais
Elle commence vers 8000 avant Jésus-Christ avec une agriculture basée sur la production de blé (froment) et l’élevage des moutons. A l’époque gallo-romaine, la région est déjà densément occupée. Les Romains arrivent en 118 avant J.C et construisent la célèbre route pavée, la via aquitania, de Narbonne à Toulouse. Au 15e siècle, le pastel ou “herbe du Lauragais” fait la fortune du pays qui se couvre de châteaux (au moins 80) puis de blé qui, grâce au canal du Midi, est exporté. L’arrivée du chemin de fer (1857) provoque une mévente qui perdure jusqu’en 1940. Après la guerre 39-45, l’agriculture connaît un nouvel essor avec la mécanisation totale des travaux, l’utilisation massive d’engrais chimiques et l’arrivée de nouvelles variétés de plantes (maïs hybrides) pour aboutir à l’agriculture de 2008. Aujourd’hui, on trouve d’énormes machines, de gigantesques silos (à Castelnaudary, à Bram, par exemple). Quelques rares exploitants agricoles sur des exploitations de 200 à 500 hectares produisent blé, tournesol et colza avec un rendement de 85 quintaux / hectare (en 1985). Quelques élevages de moutons subsistent dans la Montagne Noire. Le Lauragais connaît en 2008 une explosion démographique : de nombreux ensembles résidentiels ont porté la population à 130 000 habitants.

Le Lauragais : un territoire à forte empreinte agricole
Le Lauragais : un territoire à forte empreinte agricole - Crédit photo : Couleur Média

A la découverte du massif des collines nord Lauragais
- Secteur A (Lanta-Caraman-Revel)
Il s’agit d’une zone de collines entre le Girou et l’Hers avec de nombreux ruisseaux comme la Marcaissonne, la Saune, la Sausse, la Seillonne s’écoulant vers le nord-ouest. Les sols sont ici très fertiles, parmi les meilleurs du Lauragais.
Lanta est un gros marché et un village très ancien. Au Moyen-Age, il est la possession d’une puissante famille cathare, les Hunaud de Lanta qui luttent contre les Croisés pillards et participent très activement à la victoire de Baziège de 1219. Marquésia Hunaud est célèbre pour être montée sur le bûcher de Montségur (1244) avec sa fille Corba et sa petite fille Esclarmonde. Le clocher du village est singulier avec une série de cloches suspendues en dehors des murs.

L'église Notre Dame de Lanta
L'église Notre dame de Lanta : la façade est surmontée d'un clocher mur à l'intérieur duquel sont percées
quatre baies campanaires et qui supporte un carillon de 14 clochers - Crédit photo : Couleur Média

Autour du bourg (1300 habitants), les villages sont petits. Aigrefeuille fait partie de cette couronne de micro communes qui entourent Lanta et qu’on ne peut considérer comme de véritables agglomérations. Son église du 18e siècle ne possède que deux baies campanaires avec un clocher-mur. Mêmes remarques pour celle d’Aurin qui abrite de très belles peintures. Une seconde église, Saint André, est complètement isolée au milieu des champs.
Bourg-Saint-Bernard domine la vallée du Girou et existait sans doute déjà en 1147 lorsque Saint Bernard vint prêcher contre les hérétiques cathares à Verfeil. Contraint de se réfugier dans ce castrum, il donnera ensuite son nom au village. Il y eut ici de très nombreux moulins pasteliers : 20 en 1585. L’église, elle, date du 19e siècle.
Au hameau de Saint-Anatoly, on peut observer un magnifique pigeonnier et une église du 18e siècle. A Préserville, on trouve un autre pigeonnier bien conservé au lieu dit “en Farine”. Dans l’église, le monument aux morts témoigne de l’horrible guerre de 1914-1918 (21 disparus, pour une commune de 350 habitants). A Saint-Pierre-de-Lages, on peut admirer un très beau château du 19e siècle (le Bousquet). Tarabel possède, au village, un magnifique château du pastel (mais dit type Renaissance) du 16e siècle. Le château du Pujolet, quant à lui, est du 18e (belle époque du froment).
Poursuivons jusqu’au canton de Caraman qui comprend 19 communes dispersées autour du chef-lieu, un très gros centre de commerce où il faut voir le magnifique pigeonnier devant la mairie. A Auriac-sur-Vendinelle, Notre-Dame de Noumérens, une splendide chapelle romane, se dissimule derrière des arbres (avec une très belle rosace et un chrisme).
Les passionnés de fortifications et de châteaux seront comblés en parcourant le Lauragais.
Le petit village de Beauville, mentionné pour la première fois dans les textes en 1257 possède, au lieu-dit la Tour, les restes d’une tour circulaire mesurent 2 à 3 mètres de haut : c’est vraisemblablement un donjon faisant partie du système de défense du fort de Beauville, situé sur un point culminant de la région d’où l’on découvre un splendide panorama et, notamment, la vallée de la Marcaissonne.

la tour de Beauville
La Tour de Beauville : au sommet de la colline, sur une motte castrale se trouvait à l'origine sous la forme
d'un ensemble féodal, un château flanqué de quatre tours et le village - Crédit photo : Couleur Média


A Caragoudes, on peut faire un détour au lieu-dit la Paillasse pour admirer un moulin à vent très bien conservé et le château de Saune datant de la belle époque du blé (18e siècle). Les amateurs peuvent également voir un autre château magnifique datant de la même époque : le Crouzillac, à Caraman.
Le château du Faget, quant à lui, est du 16e siècle, belle époque du pastel. Loubens possède un splendide château du pastel avec des tours d’angles, des fenêtres à meneaux, des douves toujours en eau.
Mourvilles Basses et Vendine sont des bastides lauragaises, des villages construits selon un plan préétabli aux 13e et 14e siècles. Le fondateur en est le roi de France qui affirme ainsi sa suprématie et son pouvoir (ces bastides étaient fortifiées) sur la contrée.


A la découverte du massif de collines du sud Lauragais
- secteur B (Castanet, Montgiscard, Nailloux, Salles, La Piège, Belpech)
Le sud Lauragais est une longue bande de collines qui s’étire de Castanet à Belpech. Voici quelques curiosités et monuments qui méritent le détour.
A Castanet, l’église est récente (19e siècle) et abrite des peintures intéressantes. Le clocher de celle de Montgiscard s’aperçoit de fort loin : il s’agit d’un clocher-mur à tourelles comparable à ceux de Montesquieu, Villenouvelle et Villefranche. Nailloux et Montgeard sont deux bastides royales construites en 1317 et 1318. Trop proches l’une de l’autre, la seconde ne s’est pas développée mais possède une église splendide avec un clocher-tour inachevé et surmonté d’un petit édifice triangulaire ajouté au 18e siècle. C’est une très belle église du pastel avec, à l’intérieur, les tombeaux de marchands pasteliers.

L'église de Montgiscard
L'église de Montgiscard (XVème siècle) a été classée Monument Historique en 1926. Elle comporte un clocher mur
au sommet horizontal, avec machicoulis, six baies campanaires et deux tourelles - Crédit photo : Anne-Marie Courthieu

Salles-sur-l’Hers est également une bastide royale. Elle est construite au sud d’un château féodal qui daterait du 12e siècle (voir l’énorme donjon). Ici nous pénétrons dans la Piège, région lauragaise très originale par l’importance des forêts. A Saint- Michel-de-Lanes, au cimetière, on peut voir une très belle collection de stèles discoïdales des 12 et 13e siècles. Le monument aux morts comporte les noms des tués de la guerre 1870-1871, épisode tragique et bien oublié aujourd’hui.
La Piège est une région de collines couvrant les communes des cantons de Belpech et de

Saint Michel de Lanès
Saint Michel de Lanès, appartenait au XIIème siècle au Comte de Toulouse.
Il fut pris en 1211 par Simon de Montfort - Crédit photo : Couleur Média

Salles-sur-l’Hers, avec des sols de fertilité médiocre. C’était une zone importante pour l’élevage de moutons. La population, aujourd’hui, présente une faible densité et se concentre dans de petits villages situés au milieu de vastes forêts.
En allant vers l’Est, on rencontre bientôt Payra-sur-l’Hers. La commune est vaste, 2508 hectares, mais d’un peuplement modeste, 170 habitants en 1999. Au 19e siècle, ce chiffre était beaucoup plus élevé : 585 âmes en 1851. L’exode rural a vidé la Piège de ses habitants. Le village est constitué de rues circulaires serrées autour de son église qui a conservé un superbe portail roman du 11e siècle avec une corniche soutenue par des corbeaux sculptés de têtes humaines et des animaux. A proximité de l’église, le château est une très belle construction de l’âge d’or du pastel (15 et 16e siècles). Selon la tradition locale, la reine Margot, épouse d’Henri IV, aurait séjourné en ses murs.
A 5 km environ de Payra, le château La Tour : c’est en réalité le château d’Antioche bien connu des historiens.
Pourquoi Antioche ?
Antioche, en 2008 est une grande ville de Turquie dont le passé est extrêmement brillant puisque sa création remonte à 301 avant J.C. Elle est le débouché des caravanes qui, depuis la Mésopotamie (Irak), gagnent la Méditerranée. Sa population est estimée à
200 000 habitants au 11e siècle. Lorsque la Première Croisade (1096-99) se présente devant la ville en 1098, son chef, Raimon IV, comte de Toulouse est ébloui par les remparts et leurs 400 tours de défense. Rien de comparable en France ni même en Europe, à cette époque. La ville et sa région résistent plusieurs mois aux Croisés qui réussissent finalement à s’en emparer. En 1268, Antioche retombe aux mains des musulmans. C’est ce symbole prestigieux que nous retrouvons au plus profond des immenses forêts de la Piège. Ce sont vraisemblablement des Croisés revenant de Terre Sainte qui ont baptisé le castrum. Celui-ci appartenait aux seigneurs du Mas-Sainte--Puelles, puissante famille cathare qui a donné de nombreux Parfaits et Parfaites à la nouvelle religion.
A Belpech, situé à l’extrême sud de la Piège, on peut admirer le magnifique portail roman de l’église Saint-Saturnin.

Moulin près d'Antioche
Un moulin proche du Château d'Antioche - Crédit photo : Mme Sarrazin Colombié

Le curé d'Antioche devient evêque d'Avignon en 1336
L’importance d’Antioche apparaît encore dans le choix que fait l’Eglise catholique en lui attribuant un curé qui devient ensuite évêque à Avignon. Il s’appelle Jean de Cojordan, né à Belpech au début du 14e siècle et mort à Mirepoix le 9 octobre 1361, il est d’abord chapelain de Benoît XII, ce pape occitan originaire de Canté près de Cintegabelle, puis archidiacre de Lunas (Herault). Il est titulaire de l’évêché d’Avignon le 10 mai 1336 : n’oublions pas que les papes d’Avignon à cette époque (1305-1376) sont tous occitans et résident dans le magnifique château d’Avignon. Le château vieux a été construit par Benoît XII. En 1342 sa charge de trésorier lui est enlevée car on pense qu’il encourt une disgrâce, Clément VI le transfère sur le siège de Mirepoix en 1349, peut être à sa demande, donc il est aussi évêque de Mirepoix. A sa mort, sa dépouille fut transportée dans la chapelle Sainte Madeleine de l’église de Belpech où il repose depuis.
En mai 1240, le chef des Faydits attend à Antioche. Après avoir couché à Gaja la Selve, les cavaliers descendus de Montségur gagnent la forêt et le castrum d’Antioche, leur chef Pierre Roger de Mirepoix n’ira pas à Avignonet. Depuis Antioche il surveille les opérations et éventuellement, mettre en action, en cas d’échec un autre groupe de cavaliers qu’il a fixé à l’Est de Castelnaudary pour une seconde tentative d’exécution. Après le massacre d’Avignonet (durant la nuit du 28 au 29 mai 1242) les cavaliers reviennent à Antioche recueillir Pierre Roger et ses gens, puis chevauchée vers l’Ouest, vers Saint Félix de Tournegat. Un dialogue célèbre oppose Pierre Roger à ceux d’Avignonet, le chef réclamant la tête de l’Inquisiteur Guillaume Arnaud qu’on devait lui offrir et qu’on ne lui apportait pas, d’où sa colère, il souhaitait faire cercler d’or le crâne pour en faire un vase à boisson...
Le château actuel témoigne de sa splendeur passée, l’ensemble a gardé belle allure malgré plusieurs démantèlements qui n’ont laissé subsister qu’une très haute tour sur les six du château féodal, d’après la tradition orale. On connaît l’emplacement de l’église, entièrement disparue, et du cimetière ; des restes d’une enceinte sont encore visibles. De vastes forêts font un écrin médiéval et romantique, à cet ancien castrum.
Ami lecteur il faut aller à Antioche vous replonger dans l’atmosphère médiévale du 13e siècle, rien n’a changé depuis 1242 : vous rencontrerez sur la route des chevreuils et des sangliers, les champignons sont abondants et le vent d’autan vous apportera les paroles de Pierre Roger de Mirepoix qui réclame la tête de l’Inquisiteur ; un lieu lourdement chargé d’histoire.

Découvrons la Montagne Noire
- secteur C : au dessus de Revel entre 600 et 1200 m
Quelques monuments et lieux où s’arrêter : Durfort, la cité de l’artisanat ; l’oppidum de Berniquaut ; La Galaube où l’on peut découvrir la Rigole d’alimentation du Canal du Midi ainsi que les barrages et retenues plus récents. Il faut rêver dans la forêt de Ramondens, gagner le monument-ossuaire de Font-Bruno, immense Croix de Lorraine, témoin tragique des combats de la Libération (juillet-août 1944) durant lesquels le Corps Franc de la Montagne Noire essuya le terrible bombardement de l’aviation allemande (le 29 juillet). On peut pousser jusqu’au Pic de Nore (1200m) où l’on découvre un splendide panorama : la chaîne des Pyrénées, peut-être enneigée.

Durfort
Aux environs de 1415, la force hydraulique du Sor fut utilisée pour actionner les martinets.
C'était la naissance de la chaudronnerie à Durfort - Crédit photo : Couleur Média

Le Verdun Gaulois
Au sommet de Berniquaut : le Verdun Gaulois - Crédit photo : Couleur Média


- secteur D : la dépression périphérique
Cette dépression périphérique qui commence à Revel, gagne les vallées du Laudot et du Fresquel puis débouche dans la plaine de Castelnaudary-Bram. Cette plaine est une dépression éolienne, creusée par les vents, sous un climat périglaciaire, aride et froid, dans des roches tendres. Elle ne comporte pratiquement aucun cours d’eau, sauf le Fresquel au pied de la Montagne Noire et le minuscule Tréboul. Nous allons nous arrêter à Saint-Papoul. L’abbaye est très ancienne, bénédictine, avec une partie romane, une autre gothique datant du 18e. Un sculpteur roman a travaillé ici : Maître de Cabestany qui nous a laissé des têtes de chapiteaux, corbeaux de type léonin, absolument remarquables (demander documentation à l’accueil de l’abbaye). A Bram, un musée archéologique, traitant surtout de la période gallo-romaine, évoque le Lauragais antique et médiéval.

l'Abbaye de Saint Papoul
Fondée au VIIIème siècle, l'Abbaye bénédictine est intimement lié à la figure de Saint Papoul.
Cet évangélisateur du Lauragais, disciple de Saint Sernin 1er évêque de Toulouse fut probablement
martyrisé dans la localité - Crédit photo : Mairie de Saint Papoul

Sculptures du Maître de Cabestany
Sculptures du Maître de cabestany : le prophète Daniel - Crédit photo : Mairie de Saint Papoul

De Castanet à Castelnaudary
- secteur E : sillon central
Le contraste est frappant entre le bouillonnement du sillon et les solitudes médiévales de la Piège ou de la Montagne Noire. Ici, nous apercevons, côte-à-côte, la voie romaine (via aquitania) du 1er siècle avant J.C, le chemin du roi (du 14e siècle), le canal du Midi de Riquet (1681), la Nationale 113, le chemin de fer (1857), l’Aéropostale (1925-28) et l’autoroute A 61 (1975). Quelques monuments à retenir : à Baziège, dans l’église, une borne milliaire du 3e siècle. Près de Saint Rome : un reste de l’immense forêt qui couvrait toute la vallée de l’Hers Mort, de Toulouse à Naurouze.

Borne milliaire
A Baziège, dans l'église, se trouve une borne milliaire,
anciennement sur la voie romaine
Crédit photo : Jean Odol
Montferrand porte sud
Il reste du château Fort de Montferrand une partie
des remparts du sud et la porte principale.
Crédit photo : René-Claude Mazzela

A Avignonet, dominant la ville, apparaît Notre-Dame des miracles, une splendide église gothique qui est une "cathédrale de la reconquête" catholique dans cette région lauragaise. Montferrand nous montre ses fouilles gallo-romaines, ses sarcophages wisigothiques, les murs de son château féodal, son fort médiéval et sa porte ainsi que le phare de l’Aéropostale. A Naurou-ze, zone de partage des eaux, il ne faut pas manquer l’obélisque de Riquet ainsi que le seuil lui-même où une ligne sépare les bassins versants atlantiques des bassins versants méditerranéens.

Le Lauragais est une région petite par sa superficie mais d’une richesse incomparable par son architecture, l’empreinte gallo-romaine, ses châteaux, ses églises, ses bordes.

Jean ODOL

Bibliographie :
Jean Odol : "Le Lauragais" , Editions Privat, réédition 2005.
André Bonnery : "Le Maître de Cabestany" Zodiaque, 2000.
M. Gironce : "Les églises du canton de Montgiscard" AREC, 2005.
M. A. Winter : "les églises du canton de Revel" AREC, 1999.
"Patrimoine de la Haute Garonne", 2 ouvrages collectifs qui étudient toutes les communes. Un exemplaire est déposé dans chaque mairie - Editions Flohic.

 

Couleur Lauragais n°104 - Juillet-Août 2008