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Couleur Lauragais : les journaux

Nature en Lauragais

Aménager un jardin où il fait bon vivre en plantant des arbres et des arbustes du Lauragais

Pour arborer son jardin, faire de l'ombre, se protéger du vent, enclore sa propriété, pourquoi ne pas choisir les végétaux parmi ceux qui nous entourent. Ils n'ont que des avantages : ils ne coûtent pas cher à la plantation, ils ne demandent pas d'entretien, ils résistent à la sécheresse, ils s'harmonisent à la végétation existante,
ils offrent une palette variée de formes et de couleurs, ... Ces arbres et arbustes qui étaient utilisés tout au long de l'année par nos ancêtres ont une valeur patrimoniale incontestable.

Les multiples avantages des arbres et des arbustes du Lauragais

Des arbres de pays naturellement présents
Dans les bois, sur les bords de champs ou les bords de route, pousse spontanément une grande variété d'arbres et d'arbustes.
Parmi les arbres, les plus connus sont les chênes, le merisier, le tilleul des bois, les érables, le frêne élevé, l'aulne glutineux, les peupliers, les saules. Mais connaissez vous l'alisier torminal ?
Cet arbre présent dans tous nos bois, les colore en automne par son feuillage rouge ; ses baies, les alises, nourrissent les oiseaux ; son bois est extrêmement apprécié des ébénistes et classé parmi les bois précieux.
Parmi les arbustes, les lilas et les prunelliers sont présents dans toutes nos haies, mais la diversité des lisières de bois et des fossés est grande : cornouillers, viorne lantane, bourdaine, églantier, fusain d'europe, sureau noir, troène des bois, noisetier. Avez vous déjà entendu parlé du nerprun alaterne ? Cet arbuste à feuillage persistant est commun dans nos bois et nos haies mais fort méconnu. Son beau feuillage vert luisant a une odeur de miel, ses baies rondes, rouges puis noires sont consommées par les oiseaux.


Fruit de Nerprun

Des arbres "économes" car adaptés au sol et au climat
Ces espèces de pays ont l'avantage d'être adaptées au sol et au climat de notre région. Il n'est donc pas nécessaire de les arroser ou d'apporter de l'engrais pour qu'elles se développent. Elles sont capables de supporter les épisodes de sécheresse ou de gel. Etant dans les conditions de milieu qui leur convient le mieux, si ces arbres ou arbustes sont malades, ils se guérissent seuls, il n'est pas nécessaire de les traiter.

Des arbres qui s'intègrent dans le paysage
Planter des arbres et arbustes de pays participe à la restauration du paysage et permet d'intégrer sa propriété au Lauragais. Une haie champêtre pour délimiter un terrain offre une diversité de couleurs, de formes, qui évoluent tout au long de l'année et enrichit le paysage. En automne, les feuilles d'alisier, de fusain, de cornouiller sanguin apportent une note rouge, les feuilles d'érable champêtre et d'érable plane sont jaune or. Au printemps, les prunelliers, les sureaux, les alisiers, sont couverts de fleurs blanches. Et en hiver tout ces arbres et arbustes sont couverts de chatons ou de fruits qui les décorent.

Feuille d'Alisier

Un abri et de la nourriture pour les animaux sauvages
Planter une haie champêtre, c'est aussi faire un geste en faveur de la biodiversité. De nombreux insectes : papillons, abeil-les, carabes, ... trouvent refuge et nourriture sur les arbres et arbustes de pays. Les oiseaux peuvent se percher, nicher et se nourrir sur les baies qui se développent dans ces haies.
Au pied de la haie, la présence d'herbes offre un refuge et de la nourriture à de nombreux animaux : lapins, perdrix rouges, faisans, ...

Des arbres qui racontent l'histoire du Lauragais
Dans le Lauragais, de nombreux noms de famille, noms de villages, ou lieux-dits ont comme origine un nom d'arbre en occitan. Saussens, Sauzet viennent du saule ; Amouriès, Mouries viennent du mûrier ; Frayssine, Frayssinet, Freiche, Frais-se viennent du frêne ; les Casses, la Cassagne viennent du chêne ; Lavergne, le Vernet, Vergne viennent de l'aulne. Alors pour faire vivre ces traditions et préserver le patrimoine, il est important de continuer à planter ces espèces.

Des arbres aux multiples usages
Autrefois, la valeur d'une propriété comprenait les arbres et les arbustes qui s'y trouvaient : la longueur de haie, l'âge des bois, ...
Les arbres avaient une grande importance parce qu'ils étaient utilisés. Un fourrage d'appoint était récolté en été sur les frênes, les saules, les peupliers, les chênes, les nerpruns. La plupart des poutres des maisons anciennes étaient en chêne ou en peuplier. Les manches des outils étaient taillés dans du frêne parce que son bois transmet peu les coups à la main ; pour les fourches étaient utilisés le sureau, le noisetier, et le cornouiller. Les jeunes rameaux de la viorne, du peuplier, du troène des bois, du chèvrefeuille étaient utilisés comme lien, pour lier les gerbes de blé, les fagots... Les enfants sur le chemin de l'école se régalaient d'alises, de senelles, de prunelles, de merises...

Haie sauvage

Les grands principes de plantation

Choisir un thème et le décliner
Parmi la palette d'espèces possibles, il faut essayer d'associer des arbres et arbustes qui vont ensemble. Il ne s'agit pas de créer un arboretum dans son jardin, il est préférable de choisir un thème et de le décliner dans tous les aménagements.
En haie, il vaut mieux partir d'une essence de base et y associer deux ou trois espèces d'arbres et deux ou trois espèces d'arbustes. Pour un aspect plus naturel, il est préférable de ne pas répéter une séquence mais de créer des groupes, planter chaque essence par paquet de deux ou trois. En isolé, essayer de ménager assez d'espace pour que l'arbre puisse se développer sans être taillé.

Haie Ramonda âgé de 2 ans

Des plants jeunes pousseront mieux
Planter des arbres et des arbustes jeunes, de un ou deux ans, garantit une bonne croissance, une plus grande longévité et une meilleure adaptation des sujets. Les jeunes plants ne sont pas amputés de leurs racines avant la plantation et s'installent donc rapidement. Alors que les racines des plants plus âgés sont systématiquement coupées pour faciliter le transport et la plantation. Ces arbres doivent reconstruire leurs racines avant de pouvoir se mettre à pousser. Le test a souvent été fait, un arbre planté jeune rattrapera en 2 ou 3 ans un arbre planté plus âgé et le dépassera tant en hauteur qu'en longévité et en robustesse.

Planter dans un sol travaillé en profondeur
La préparation du sol permet de créer des conditions favorables à l'enracinement de l'arbre, ceci pour un bon ancrage de l'arbre, son alimentation en eau et en éléments minéraux.Un sous-solage permet de décompacter le sol et de le fissurer pour faciliter la pénétration des racines et améliorer l'infiltration de l'eau. Cette opération doit être réalisée sur sol sec, en fin d'été. Un travail en surface permet d'obtenir de la "terre fine".


Erable en automne

Un paillage pour accélérer la croissance
Le paillage, placé au pied de l'arbre, limite la pousse des "mauvaises herbes" et économise ainsi plusieurs séances de désherbage. Il évite la concurrence par la végétation herbacée qui ralentit considérablement la croissance des jeunes plants les deux premières années. Le paillage a aussi pour fonction de conserver l'humidité du sol en évitant l'évapotranspiration. Avec un bon paillage, il n'est pas nécessaire d'arroser les arbres, même pendant les périodes de sécheresse. Le paillage procure aussi un réchauffement du sol qui favorise la croissance de la végétation.
Mieux vaut choisir un paillage biodégradable qui en se décomposant nourrira l'arbre : des copeaux de bois, de la paille, des dalles de bois compacté, des carrés de tissu végétal ...

Nathalie HEWISON
Arbres et Paysages d'Autan

Crédit photos : Arbres et Paysages d’Autan

Pour en savoir plus sur les arbres et arbustes de pays :
un coffret Pays'arbre sur 45 espèces est en vente à l'association Arbres et Paysages d'Autan,
Moulin de Ticaille - 31450 Ayguesvives,
tél/fax : 05 34 66 42 13, Courriel : apa31@free.fr


Couleur Lauragais n°70 - Mars 2005