Montferrand est fondamentalement un lieu de passage, une porte de communication. Depuis l’antiquité, le "sillon Lauragais" est une voie commerciale fréquentée. Les Romains l’appelaient la "Voie d’Aquitaine", partant de Narbonne vers Toulouse et Bordeaux ; de nos jours c’est la RN 113.

Montferrand

"L’oppidum" de Montferrand la domine de cent mètres, au Seuil de Naurouze, qui est le point d’altitude le plus élevé (194 m) sur cette route. Naurouze est sur la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée ; c’est pourquoi Pierre-Paul Riquet, en 1660, en fit le point d’alimentation en eau du Canal du Midi. En 1857, après la route et la voie d’eau, c’est le chemin de fer Narbonne-Toulouse qui passe à Montferrand en 1981 enfin, c’est l’autoroute des Deux Mers A61. Même les avions, ceux des premières lignes commerciales de l’Aéropostale, de 1929 à 1939, ont été guidés de nuit par le phare aéronautique qui se dresse encore sur le rempart de Montferrand. A l’époque romaine, Montferrand était aussi un carrefour : une voie s’en détachait vers le Nord, passant près des autres "oppidums" de Saint-Paulet, Les Cassès, Saint-Félix Saint-Julia, Montgey... ; en effet Montferrand est le premier de ces éperons rocheux constituant une "cuesta", c’est-à-dire un rebord de plateau dominant la dépression entre Castelnaudary et Revel, au delà de laquelle se dresse la Montagne Noire, flanc sud-ouest du Massif Central.

Montferrand : le phare Crédit photo : Jacques Batigne

Mais Montferrand n’est pas qu’un lieu de passage, et de surveillance de ce passage c’est aussi une riche terre agricole qui a participé au XVème siècle à l’âge d’or du pastel ; il offre de nos jours aux visiteurs le spectacle coloré et splendide du colza au printemps, des tournesols et des épis de blé en été, des lourdes terres labourées en hiver.

Les Boucles de Randonnées

Le départ est situé devant la Mairie, en montant à gauche. Suivre le balisage jaune et bleu.
Par un sentier ombragé, le visiteur arrive au pied des remparts de Montferrand. A droite, on voit la tour construite en 1830 pour le télégraphe Chappe (panneau explicatif). Le visiteur arrive ensuite à la porte fortifiée du XIVe siècle (panneau explicatif). A droite, l’église Notre-Dame (XIVe siècle).

Montferrand : Porte fortifiée

Passant sous la porte fortifiée, on accède à un immense panorama sur le Lauragais et la Montagne Noire, et par temps clair sur la chaîne des Pyrénées (table d’orientation). Au premier plan, l’église Saint-Pierre d’Alzonne et les toits abritants les ruines de la basilique des IVe et Ve siècles, et des thermes gallo-romains.

Le parc de Naurouze offre plusieurs promenades très faciles, permettant d’apprécier en toutes saisons le calme et la paix des grands arbres sur les bords du Canal du Midi et sur ceux d la Rigole qui alimente en eau le Canal : en été la fraîcheur des ombrages en automne les feuillages flamboyants se reflétant sur les eaux tranquilles.

En cheminant, on peut s’informer, grâce à des panneaux explicatifs, sur la raison d’être et l’utilité des ouvrages construits au XVIIème siècle pour réaliser le Canal et lui fournir les volumes d’eau nécessaires à la navigation, soit vers l’Atlantique, soit vers la Méditerranée.
Un détour jusqu’à l’Obélisque édifiée à la mémoire de Pierre-Paul Riquet, créateur du Canal, permet de rendre hommage à cet homme, à la fois visionnaire et ingénieur mort en 1680. Du pied de l’obélisque, on peut admirer le paysage harmonieux du Lauragais : collines cultivées et bouquets d’arbres, fermes languedociennnes et villages chargés d’histoire.
Parmi ces derniers, Montferrand, dont les remparts dominent de cent mètres le seuil de Naurouze.

BOUCLE PRINCIPALE N°1 :
Le Canal du Midi - Balisage : fléchage sur fond bleu - 4 km, 1 heure.
L’allée de platanes : Plantée en 1809, cette allée majestueuse est composée de 62 platanes atteignant près de 45 mètres de haut ; traversant en diagonale l’ancien bassin octogonal creusé par Riquet pour servir de réserve d’eau pour le canal, elle conduit à la maison du garde-canal, rejoint le canal lui-même en longeant une partie de l’arboretum, puis atteint l’écluse de l’Océan.

L'allée des Platanes Naurouze : l'écluse de l'Océan

Revenir en arrière jusqu’au bord de l’ancien bassin, tourner à droite vers le partage des eaux, en longeant l’arboretum à droite et la rigole d’amenée d’eau à gauche.
L’ouvrage d’alimentation du canal, construit sur l’ancienne écluse de la Méditerranée, permet d’orienter vers le canal les eaux venant de la Montagne Noire, en mesurant leur débit.
Le "partage des eaux" correspond au débouché sur le canal, dans le bief, (portion entre deux écluses) d’altitude la plus élevée (189,43 m). L’eau est "partagée", soit vers l’atlantique, soit vers la Méditerranée, par les écluses, à chaque extrémité du "bief de partage", en fonction des besoins de la navigation et de l’irrigation.
Revenir en arrière au bord de l’ancien bassin, passer le petit pont à droite.
A gauche, sur une île, poussent des arbres d’espèce rares (Cryptomeria Japonica et Thuya Géant).
L’épanchoir permet d’évacuer vers le ruisseau le "Fresquel", le trop-plein du bassin de Naurouze. Des siphons régulent automatiquement le niveau du bassin. Des vannes permettent de la vidanger.
La station de pompage relie le bassin de Naurouze au bassin de la Ganguise (à 1 600 mètres au sud, dans les collines). En hiver, l’eau est pompée de Naurouze vers la Ganguise pour la stocker, en été elle descend en sens inverse pour permettre l’irrigation des terres lauragaises.
Laissant à droite la rigole d’alimentation du canal (cf boucle n°3), revenir au parc à voitures et prendre au fond le chemin de l’Obélisque de Riquet.

BOUCLE N°2 : Balisage : fléchage sur fond bleu, 1 km, 15 mn.
L’Obélisque a été édifiée en 1827 en l’honneur de Riquet, sur les Pierres de Naurouze il a 20 mètres de haut.
Les pierres sont composées de plusieurs blocs de poudingue de l’ère tertiaire émergeant au dessus des terrains sédimentaires. Selon la légende, elles se rapprochent très lentement et quand elles se toucheront, la fin du monde sera proche.

Naurouze : l'Obélisque

BOUCLE N°3:
Balisage : fléchage sur fond bleu (au départ) ; 1,7 km jusqu’à la route nationale.
Quitter le parc à voitures et prendre la route à gauche. Après la minoterie (désaffectée) prendre à gauche le chemin qui longe la Rigole. On passeau dessus de l’épanchoir de la Marteillère, servant à évacuer l’eau en excès quand la Rigole a un débit trop important. On peut continuer la promenade le long de la Rigole...tant que l’on a envie de flâner et profiter du spectacle végétal du moment. Parterre parsemé de fleurs sauvages, arbres...

Le Canal du Midi

Informations fournies par la Commune de Montferrand
et l’Association Patrimoine et Culture à Montferrand.
Crédit photos : René Claude Mazzella

Couleur Lauragais n°64 - Juillet - Août 2004