Histoire
La
Révolution française en pays lauragais :
l'exemple du canton de Revel
Les historiens considèrent la Révolution française comme un des moments décisifs de notre histoire, de l'histoire de notre société. Selon leur vocabulaire, c'est une rupture marquant traditionnellement la séparation entre les deux dernières grandes périodes du temps historique : les Temps modernes et l'Epoque contemporaine. Elle est en effet formée par la fin d'un système que l'on a appelé l'Ancien Régime et la mise en place, indécise et longue, d'un autre système social, économique et politique fondé sur de nouvelles conceptions de l'homme et du pouvoir.
Des
archives locales instructives
Depuis quelques décennies, la recherche historique sur le sujet s'est
enrichie, de nouvelles méthodes ont abordé l'événement
par les voies de l'économie, de la sociologie, de la psychologie, mais
aussi sous l'angle culturel ; des chercheurs étrangers, notamment anglo-saxons,
ont apporté un regard différent sur le déroulement du
processus révolutionnaire. A l'approche du Bicentenaire en 1989, une
exposition fut préparée à Revel par un petit groupe formé
par Sylvie Malary, Jacques Batigne et moi-même pour retracer les grands
moments et les principaux aspects de la période révolutionnaire
dans la région. Le choix de concentrer les recherches documentaires
sur le canton de Revel se justifiait par le souci d'une dimension qui ne soit
ni trop petite, ni trop vaste : pas trop petite pour éviter le manque
éventuel de documents intéressants qui aurait pu provoquer une
histoire anecdotique ; pas trop vaste pour ne pas crouler sous l'abondance
documentaire quand le temps nous manquait et pour ne pas relire l'histoire
nationale reproduite ici à l'image de Paris. L'expérience fut
instructive. Un ouvrage sur le sujet est sorti en juin 2001. Par la suite,
les lectures et les découvertes documentaires de Jean Hébrard,
Revélois passionné d’archives, apportèrent des
compléments et mises au point très utiles. Sans sombrer dans
l'esprit de clocher, nous pouvons dire que le canton de Revel constitue un
bon exemple du déroulement du processus révolutionnaire et que
ce qui s'est passé ici se retrouve avec quelques variantes dans le
pays lauragais. A l'image du canton de Revel, le Lauragais n'est pas resté
en marge de l'événement, il l'a suivi, il y a participé,
il l'a même parfois bel et bien constitué. C’est à
partir des réorganisations territoriales de la Révolution que
le Lauragais traditionnel a cessé d’exister comme nous le verrons
plus loin
Archives de la commune de Revel : lettre circulaire du vendredi 13 février 1795 La terreur est terminée depuis Thermidor, mais la guerre se poursuit et les devises et le contenu de ce courrier sont liés à ce contexte. Le ton reste menaçant envers des populations toujours réticentes au sein desquelles l’influence des milieux royalistes augmente en profitant de la rigueur des autorités. |
Autre
temps, autres perceptions
Situé à plus de 8 jours de coche de Paris, le Lauragais de 1789
n'avait rien de comparable avec celui d'aujourd'hui : c'était le territoire
de la sénéchaussée de Castelnaudary, une des nombreuses
circonscriptions judiciaires du royaume, et il était plus vaste que
le Pays Lauragais actuel. Dans cet espace, le territoire formé par
l'actuel canton de Revel constituait la partie Nord-Est, alors que Castelnaudary
se trouvait dans la partie Sud-Est. Il fallait une journée pour aller
de Toulouse à Revel et cette évocation temporelle de la distance
est importante pour comprendre l'importance relative des deux villes, Castelnaudary
et Revel, à l'Est de la sénéchaussée et donc plus
loin de la concurrence toulousaine. La lenteur des communications, associée
à l'accès très inégal à l'information,
doit être retenue pour comprendre les aspects souvent chaotiques du
processus révolutionnaire à l'échelle locale. Les multiples
expériences politiques abordées entre 1789 et 1799, les grandes
réformes financières, administratives, judiciaires, sociales
et économiques, les lourdes épreuves (la guerre à partir
de 1792, la Terreur, …) sont traversées selon diverses capacités
de participation et de réaction et l'histoire locale n'est pas seulement
la "reproduction en miniature" des grands faits nationaux.
Au
début des bouleversements
Une première preuve de cette affirmation peut être trouvée
dans l'observation des péripéties de l'année 1789. La
crise financière dans laquelle le royaume s'enfonçait depuis
des décennies avait rendu incontournable une profonde réforme
visant à la fois à alimenter davantage le trésor royal,
en fixant une nouvelle fiscalité selon les couches de la société
et dans les différentes provinces, et à mieux contrôler
les dépenses, tâche rendue difficile par l'énormité
du déficit et par l'obstruction des ordres privilégiés.
Pour défendre un ensemble de droits qu'ils ont imposés (et non
acquis) et qui se transmettent héréditairement, ils ont empêché
les réformes et ont obligé Louis XVI à convoquer les
Etats Généraux du royaume pour le mois de mai 1789. Pour cela,
les trois Ordres sociaux (Noblesse, Clergé et Tiers-Etat) doivent élire
leurs députés respectifs, lesquels doivent désigner ensuite
les représentants qui iront siéger à Versailles. Dans
la sénéchaussée du Lauragais, les différents villages
et communautés se préparent à élire des délégués
pour le mois de mars. Au mois de janvier, une importante réunion se
tient à Revel, dans le couvent des Dominicains, à l'angle de
la place centrale (aujourd'hui Café-Hôtel du Centre) ; à
part l'église, c'est le seul lieu pouvant abriter plus de 160 personnes
de Revel et des communautés avoisinantes afin de discuter des grands
projets et des espoirs qu'a fait naître la convocation des Etats Généraux
par le roi. On y parle de "bonheur général", un orateur
demande de "faire disparaître les vestiges du gouvernement féodal"
et quelqu'un prend même l'exemple (effectivement important à
cette date) des Etats-Unis d'Amérique ! Le niveau élevé
des interventions est ici évident. Deux mois plus tard, au moment d'élire
les députés qui iront à l'assemblée de la sénéchaussée
à Castelnaudary, toutes les communautés rédigent leurs
cahiers de doléances ; ces cahiers (plus de 40 000 pour tout le royaume)
sont rédigés le plus souvent par Ordre et sont une précieuse
source de renseignements sur la société, ses problèmes
et ses aspirations. Dans le canton de Revel, seuls deux cahiers sont parvenus
jusqu'à nous : celui de Saint-Félix, qui n'est pas considéré
comme fiable par les spécialistes, et celui de Saint-Julia. Dans ce
dernier, globalement modéré comme la plupart des cahiers connus,
la population paraît surtout soucieuse de faire respecter des usages
locaux et d'obtenir un meilleur fonctionnement de la province du Languedoc
; il y est toutefois mentionné "les intérêts de la
nation". Après les travaux de l'assemblée de Castelnaudary,
les députés de la sénéchaussée ont gagné
Versailles : les deux députés du Tiers-Etat sont des juristes
de Castelnaudary, dont un certain Joseph Martin Dauch qui fut le seul à
ne pas prêter le Serment du Jeu de Paume, le 20 juin suivant ; le député
du clergé est le curé de Baziège, Claude Guyon, et celui
de la noblesse est le Marquis de Vaudreuil, très influent autour de
Revel. Les semaines de juin et juillet, si importantes et décisives
à Versailles et à Paris, ne semblent pas avoir troublé
la vie locale : le registre des délibérations municipales de
Revel montre que les soucis principaux sont celui des récoltes (les
années précédentes ont été problématiques),
l'entretien des padouvencs (les grands prés aux entrées de la
ville) et l'aménagement d'une promenade arborée à l'extérieur
des remparts de la ville (l'urbanisme du XVIII° siècle est celui
des espaces de détente). Cependant, au début du mois d'août,
une grande agitation est déclenchée par l'annonce de l'approche
d'une grande troupe de brigands dont on dit qu'ils ravagent la plaine de Montau-ban
; la municipalité de Revel en a été avertie par celle,
voisine, de Sorèze. C'est une manifestation précise de la Grande
Peur, absente pourtant de la plupart des cartes de l'événement,
et cette rumeur a provoqué la levée de milices dans plusieurs
villages des alentours, levée souvent génératrice d'autres
troubles et inquiétudes.
Comment
redécouper la France ?
Après les premiers moments d'incertitude est venu le temps des réformes,
des réorganisations et, parmi celles-ci, la réforme administrative.
La création des départements a donné lieu à une
mise en place délicate sur le terrain ; cela se traduit par des discussions
animées à Revel et des échanges épistolaires entre
Revel et les villes du Languedoc, de même qu'entre Revel et le marquis
de Vaudreuil, que l'Assemblée nationale avait chargé de délimiter
les 6 départements de la province du Languedoc. Le contenu de ce débat
est très instructif sur la géographie de cette époque,
c'est-à-dire sur la façon dont le territoire était organisé
par le pouvoir des hommes, par celui de certaines villes et par les différentes
relations entre celles-ci. Par exemple, entre l'automne 1789 et le mois de
janvier 1790, la municipalité de Revel a longuement hésité
entre le rattachement au département du Tarn (dit "de Castres")
et l'intégration dans celui de la Haute-Garonne (dit "de Toulouse").
Le rattachement au Tarn semblait le plus probable et les arguments exposés
étaient nombreux, variés et solides, pourtant la décision
en faveur de Toulouse fut prise in extremis à la fin du mois de décembre
et confirmée par lettre le 14 janvier 1790 ; c'est ce qui explique
la disposition originale de la commune, enfoncée tel un coin dans le
département du Tarn, et son "annexion" périodique
dans certaines informations de presse. Revel devint ainsi chef-lieu de district,
position forte dans le réseau des villes du Midi toulousain, contrôlant
jusqu'à Bourg-Saint-Bernard en passant par Caraman. La création
des départements provoqua l'éclatement du territoire du Lauragais
entre quatre unités administratives dont les villes principales avaient
déjà une influence sensible ici.
Appréhensions,
rumeurs et agitations
La période révolutionnaire fut une période agitée,
troublée, et il est certain que l'accumulation des changements et leur
brutale succession dans le temps par rapport aux pesanteurs du système
antérieur permettent de comprendre les incertitudes renforcées
par l'insécurité et par le manque d'instruction des populations
promptes à connaître des "émotions" (2). Les
difficultés antérieures à la révolution ont été
accrues par les changements au niveau du pouvoir, de l'organisation économique,
de l'ordre social, de la religion et plus globalement de la culture ; à
cette calamiteuse addition s'est surimposée la guerre avec les voisins
européens, ajoutant aux causes de difficultés, d'instabilité
et d'insécurité. La rumeur court souvent à propos de
brigands rôdant dans les forêts de la Montagne noire, de gens
que les lettres officielles et les registres des communautés appellent
des "mal intentionnés". Dans la nuit du 19 au 20 septembre
1790, alors que la situation est moins tendue que l'année précédente,
une alarme parvient à Revel depuis les autorités de Carcassonne
qui ont aussi prévenu la municipalité de Castelnaudary, laquelle
envoie aussi un messager à Revel ; on signale des bandes d'hommes armés
qui projettent de détériorer les bassins du Lampy et de Saint-Ferréol
! Rien ne se produit, mais on apprend quelques années plus tard que
le projet était bien réel et que le rassemblement a été
interrompu par le discours convaincant du maire de Montolieu qui connaissait
certains de ces hommes. Il y eut tout de même des dégradations
sur certains ouvrages du "Canal Royal du Languedoc", plus probablement
pour des raisons économiques ou sociales (concurrence pour le transport,
détournement et diminution du débit des rivières) que
pour des raisons politiques. Du fait de ce contexte trouble qui rendait la
vie encore plus incertaine, les principales communautés villageoises
(Revel, Saint-Félix, Saint-Julia, …) créèrent des
gardes bourgeoises et essayèrent de les équiper (manque de matériel,
tout le monde espérait avoir des fusils produits par les manufactures
de la région de Saint-Etienne…) ; en cas de difficultés,
elles se prêtaient secours, mais leur séjour chez les voisins
ne laissait pas que de bons souvenirs. A partir de 1792, la guerre est déclarée
à l'Autriche et elle s'étend en 1793, une véritable coalition
attaquant au Nord, à l'Est et au Sud ; elle accroît les perturbations
et les angoisses dans les départements frontaliers ou voisins d'autres
départements frontaliers. Les communes du canton de Revel furent ainsi
vivement sollicitées pour former, équiper et ravitailler l'armée
des Pyrénées-Orientales qui luttait contre les Espagnols. Les
autorités recoururent souvent à la menace et aux sanctions,
elles-mêmes surveillées par les représentants du peuple
en mission investis de pouvoirs étendus par la Convention à
Paris ; on voit même l'agent du district de Revel menacer des villageois
de véritables "dragonnades" comme cela se pratiquait sous
le règne de Louis XIV. Dans cette ambiance, le village de Saint-Julia
est l'objet de toute l'attention des autorités : il avait tardé
à avoir un curé jureur, on y déracinait ou endommageait
les arbres de la liberté et l'on n'appréciait pas que le village
ait été rebaptisé "Mont civique" ; mais surtout
on y a retardé la remise au département de 4 des 6 cloches de
l'église, qu'il fallait fondre à Toulouse pour fabriquer des
canons. Il fallut deux mois pour trouver un entrepreneur qui les décroche
et les descende du clocher ! A la suite de quoi elles furent dérobées
deux fois par des "inconnus" qui les auraient enterrées dans
ce qui est devenu "lou prat de las campanos" ; il y eut un procès
en juin 1798, la commune fut condamnée à payer la somme, et
les cloches … réapparurent, ce qui vaut au village de posséder
la plus vieille cloche du département, plus de 6 siècles.
La création des départements, allégorie de Monnet, 1791- Bibliothèque nationale, Paris Les anciennes provinces, cadre rejeté des injustices dues aux privilèges, sont foulées au pied. Le découpage départemental, voté par la constituante le 26 février 1790, est présenté ici comme le territorial de l’égalité. Le Lauragais historique disparaît. |
Une
fracture profonde et durable
Les troubles importants qui ont souvent donné l'image négative
de la Révolution ont des origines principalement liées à
la complexe question religieuse. Celle-ci découle d'une double opposition
aux réformes touchant l'Eglise : d'une part, le Pape condamne la réorganisation
du clergé sur la base des départements et du nouveau système
social, et d'autre part, le haut-clergé s'insurge contre la nationalisation
des biens ecclésiastiques destinée à retrouver l'équilibre
financier que l'Ancien régime avait anéanti. L'agitation prend
ici des formes révélatrices de la fracture profonde provoquée
dans la société par l'incompréhension, sinon la haine,
entre les fidèles de l'Eglise catholique et les partisans de l'esprit
nouveau, cartésien, issu des Lumières. Dans le canton de Revel,
l'installation de prêtres assermentés est très difficile
; le seul curé qui jure fidélité à la Nation et
à la Constitution civile du clergé est celui de Montégut.
Dans l'ensemble du Lauragais, les curés jureurs sont une infime minorité.
Le carillonneur de Saint-Julia se fait "sonner les cloches" par
les autorités du district de Revel qui lui reprochent de continuer
à sonner les offices de la journée et de sonner pour éloigner
les orages. Cet exemple témoigne de la vigueur de l'affrontement sous
la Terreur, durant laquelle, entre septembre 1793 et juillet 1794, des mesures
de déchristianisation ont été relayées par des
pratiques anti-religieuses dans la population : on peut relever par exemple
l'obligation de changer de nom pour les familles Croux (croix), le changement
de nom de Saint-Félix devenu Bellevue ou de Saint-Julia devenu Mont-Civique.
On peut noter encore le changement de nom de plusieurs rues de Revel : la
rue des Sœurs devient rue de l'Egalité, la rue des Frères
est rebaptisée rue de la Montagne…
Parmi
les analyses de la Révolution, nombreuses sont celles qui ont vu dans
la question religieuse l'exemple essentiel de l'affrontement interne, véritable
guerre civile génératrice des violences qui ont provoqué
un lourd bilan. Pour les historiens anglo-saxons, les mesures religieuses
furent les plus lourdes de conséquences parce qu'elles touchèrent
une grande partie de la population concernée dans ses pratiques sociales
et culturelles ; certains vont même jusqu'à remarquer que les
adversaires de la Révolution se sont surtout appuyés sur le
fait religieux pour obtenir une agitation plus massive et plus efficace. Ainsi
le mouvement anti-révolutionnaire dans le canton s'est manifesté
plus sensiblement durant le Directoire (1795-1799) en profitant des incertitudes
politiques à la tête de l'Etat après la fin de la Terreur.
Grâce au retour en force des royalistes au sein des instances politiques,
l'imprimeur officiel du district de Revel permet d'imprimer entre juin et
octobre 12 numéros d'un journal hebdomadaire intitulé "L'Ami
des Campa-gnes" et violemment antirépublicain. Le coup d'Etat
du 18 fructidor An VI ayant arrêté la progression royaliste,
le journal est suspendu et son auteur est condamné à mort par
contumace par le tribunal de Villefranche qui l'accuse de participation à
la "conspiration" royaliste de l'été 1797. S'agit-il
d'une exploitation politique de l'événement ou bien est-ce la
preuve que le milieu royaliste était important et actif dans le Midi
toulousain et plus particulièrement en Lauragais ? Plusieurs documents
des archives de Revel confirment cette dernière hypothèse par
l'évocation de l'insurrection royaliste de l'An VII : après
l'échec d'une attaque sur Toulouse le 5 août 1799, les royalistes
tentent de soulever les campagnes et les documents montrent qu'une insurrection
de grande ampleur est déclenchée près de Revel, à
Saint-Félix ou près du château de Valès, dans la
nuit du 6 au 7 août. Un procès-verbal de dénonciation
parle d'une bande de 500 hommes entrés dans une maison à Auvezines,
d'hommes agissant pour le service de la religion. Les insurgés, qui
ont occupé Saint-Félix le 8 août, sont battus le 9 près
de Saint-Julia par une troupe venue de Revel et du Tarn qui prend Caraman
le 10. Dix jours plus tard, l'insurrection est définitivement écrasée
à Montréjeau. Trois mois plus tard, le général
Bonaparte prend le pouvoir et met un terme à la Révolution tout
en contenant le danger royaliste que ce soulèvement avait montré.
Le canton de Revel est une petite contrée au cœur du Lauragais
; il a traversé les turbulences de la Révolution selon trois
grandes modalités. Il a accompagné l'événement
en participant à la préparation des Etats Généraux,
en assumant certaines réformes comme le découpage départemental
par exemple. Il a subi l'événement avec l'exemple des mesures
de la Terreur et particulièrement dans le domaine religieux. Il a constitué
l'événement avec les exemples de l'insécurité
permanente, du journal "l'Ami des Campagnes" et de l'insurrection
de l'An VII. Il ne reste pas grand-chose de visible extérieurement,
mais il demeure une quantité d'archives détaillées, très
riches, à Revel 3, à Saint-Julia et, bien sûr, à
Toulouse, recelant encore beaucoup d'aspects de cet épisode historique
déterminant.
Le
serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789, dessin de JL David 1791 Promesse solennelle de donner une constitution à la France, les Etats-Généraux donnent un projet politique à leurs travaux que Louis XVI voulait interrompre. Em médaillon, le député Martin Dauch refuse de prêter le serment |
Pierre
ESPENON
Agrégé de géographie,
professeur au Lycée Vincent Auriol de Revel
1
- voir bibliographie
2 - en vieux français, le mot "émotion" vient du participe
passé latin du verbe signifiant émouvoir ; de la même
racine est venu "émeute". Une émotion était
un trouble soudain dans une communauté, provoquant parfois une émeute.
3 - la société d'histoire de Revel-Saint-Ferréol dispose
là d'un fond de grande valeur historique.
Bibliographie
sommaire :
Espenon (P.), La Révolution dans le canton de Revel, A-M Denis, 2000
Godechot (J.), La Révolution française dans le Midi toulousain,
Privat, 1986
Doumerc (G.), Histoire de Revel, Albi, 1976
Aragon (Abbé), Histoire de Saint-Julia-de-Gras-Capou, Imprimerie Sistac,
1856
Couleur Lauragais N°56 - Octobre 2003