Nature et Jardin
Une
messagère du printemps : la
Ficaire fausse renoncule
(Ranunculus ficaria)
Autres noms : éclairette petite chélidoine,
herbe aux hémorroïdes, pissenlit rond, pot au beurre...
Occitan : gràuyo, coulhou de gat, glaubanel...
Famille des renonculacées.
Le
nom latin de la plante vient de rana = grenouille, colere = habiter, allusion
au caractère aquatique de certaines espèces voisines.
Ficaria vient de ficus = figue en raison de la forme des tubercules.
La ficaire est une plante vivace fleurissant habituellement en avril et mai,
cependant, pour ceux qui se promènent sur les côteaux du Lauragais,
les jolies fleurs jaune d’or charmeuses d’abeilles ponctuent déjà
de leurs touches lumineuses les lieux frais et ombragés (six à
douze pétales). Les feuilles vert foncé en forme de coeur sont
parfois parcourues de tâches claires ou sombres.
Epaisses et luisantes, la base de leurs pétioles peut porter des bulbilles
utiles dans la reproduction végétative (= non sexuée).
On rencontre le plus souvent la ficaire sous chênes, charmes, frênes
ou érables.
Ethnobotanique
Comme
toutes les autres renonculacées, la ficaire contient une substance
irritante appelée protoanémonine. Elle n’est pas dénuée
de toxicité.
Elle aurait été utilisée par les mendiants, au même
titre que ses cousines la Renoncule scélérate et la Clématite,
pour provoquer des ulcérations de la peau dans le but d’attirer
la pitié des passants. Les jeunes feuilles, crues, peuvent accompagner
les salades, le mélange atténuant leur âcreté.
Propriétés
médicinales
La
ressemblance de son tubercule avec une "tumeur" variqueuse hémorroïdaire
a attiré l’attention des partisans de la médecine des
signatures au point de leur faire utiliser ce tubercule dans le traitement
des hémorroïdes. Il s’est avéré par la suite
que la ficaire atténue réellement la douleur, réduit
le flux sanguin et les dysfonctionnements veineux de cette partie du tube
digestif.
Michel
LITHA
Ethnobotaniste
Ramonville Saint Agne
Couleur
Lauragais N°51 - Avril 2003