


Nature et jardins
Une plante à part : le lierre grimpant
Hedera 
    helix - Famille des araliacées
    Occitan : èdra, jeyre, yeri...
Unique représentant, en climat tempéré, d’une famille de plantes tropicales, le lierre est un arbrisseau-liane rampant ou grimpant, aux feuilles persistantes. Pendant l’hiver ses rameaux fertiles portent des fruits noir-bleuté appelés drupes. Il est très commun dans toute la France et les bois du Lauragais ne font pas exception à la règle.
Le 
    lierre est une espèce d’ombre ou de demi-ombre que vous rencontrerez 
    dans les haies, les bois, les roches, les murs, dans les chênaies et 
    les hêtraies, les forêts collinéennes.
    Ses feuilles, coriaces, luisantes, persistent toute l’année sur 
    des tiges sarmenteuses munies de crampons. Il en existe deux sortes : sur 
    les rameaux stériles, des feuilles à 3 ou 5 lobes, puis sur 
    les rameaux fertiles, des feuilles entières.
    Ses fleurs jaune verdâtre, qui apparaissent en septembre-octobre, sont 
    assemblées en ombelles.
    Les fruits sont mûrs entre mars et mai.

Contrairement 
    à certaines croyances, il ne s’agit pas d’une plante parasite. 
    Il est même utile à bien des égards : il maintient en 
    place les vieux murs, il sert d’abri à de nombreux animaux (insectes, 
    oiseaux) et ses fruits sont très appréciés du pigeon 
    ramier en particulier, à une époque de l’année 
    où les fruits deviennent rares. En ce qui concerne précisément 
    les croyances, la théorie des signatures, née à la Renaissance 
    (Paracelse), voulait que le lierre possède des vertus amaigrissantes 
    par le simple fait qu’il enserre les troncs dans sa tige et , fructifiant 
    en hiver, il était évidemment antitussif. De plus, depuis l’antiquité, 
    il était censé protéger des effets enivrants de l’alcool, 
    d’où les couronnes de lierres portées lors des agapes.
    Une étude effectuée aux U.S.A. tendrait à montrer qu’il 
    absorbe une certaine quantité de pollution atmosphérique.
Propriétés 
    médicinales
    Considéré comme un remède efficace des maux de tête 
    depuis les temps anciens, il est aujourd’hui reconnu utile pour atténuer 
    les douleurs des rhumatismes et des névralgies. Le docteur H. Leclerc 
    recommandait notamment l’usage de bains locaux à base d’une 
    décoction de feuilles fraîches de lierre.
    En Gironde, la population employait autrefois un procédé original 
    pour traiter la coqueluche : il s’agissait de laisser macérer 
    du vin dans un gobelet sculpté dans un vieux lierre. Cet effet anticoquelucheux 
    a été vérifié depuis. Son action sur l’hypertension 
    a été également confirmée. La toxicité 
    reconnue du lierre grimpant dans la destruction des globules rouges en fait 
    un remède à n’employer qu’en usage externe. Il faut 
    renoncer désormais à ses vertus purgatives "drastiques" 
    auxquelles ont fait appel des générations d’agriculteurs.
      
  
Michel 
    LITHA
    Ethnobotaniste
    Ramonville Saint Agne
    Couleur 
    Lauragais N°50 - Mars 2003