Nature et Jardin

Des herbacées résistantes

Le ralentissement de la vie végétale dans le nord du Lauragais n’empêche pas certaines herbacées communes de persister pendant l’hiver grâce à leurs qualités rustiques. Penchons-nous sur le cas de trois d’entre elles qui sont relativement bien connues de tous.

Le Mouron des oiseaux ou Morgeline

Stellaria media (occitan : chintoû, gasoy, paparoû...) Famille des caryophyllacées (oeillet, saponaire...) Plante généralement annuelle dont la tige peut être rampante et pouvant atteindre cinquante centimètres. Les feuilles sont ovales, terminées en pointe, couvertes de poils. Les fleurs blanches, petites, apparaissent toute l’année : elles possèdent 5 pétales blancs plus courts que les sépales. On la rencontre dans les cultures, près des habitations, des chemins, des décombres, comme toutes les plantes avides de nitrates.

Usages
La partie aérienne est comestible.
Les feuilles du mouron sont meilleures crues. L’hiver, seules les jeunes pousses restent tendres et peuvent être consommées en salades.
Au Japon, le mouron est mélangé à d’autres plantes sauvages dans le riz.
Les graines, minuscules, sont également comestibles.

Vertus médicinales
La Morgeline contient de la vitamine C, des sels minéraux, (de calcium, de magnésium...), de l’huile, de la saponine (savon).
Elle possède des propriétés toniques, diurétiques, expectorantes et légèrement laxatives.

Le Rumex oseille

Rumex acetosa (occitan : vineta saladère, binéta...) Famille des polygonacées Plante vivace très répandue pouvant dépasser un mètre de haut, l’oseille sauvage fréquente les prairies, les pâturages, les sous-bois clairs. Ses feuilles sont lancéolées, ses fleurs mâles et femelles, sur des pieds séparés, sont disposées en grappes. Elles apparaissent de mai à la fin de l’été. Le genre rumex comprend également les "patiences" qui possèdent une saveur amère, contrairement aux oseilles qui ont une saveur acide due à la présence d’acide oxalique et de vitamine C.

Usages
Traditionnellement, l’oseille sert à préparer des soupes ou des omelettes ; elle peut aussi être incorporée aux salades ou constituer un condiment. Par macération des feuilles avec du miel, il est possible d’obtenir une limonade rafraîchissante. Les graines sont consommables : moulues, elles peuvent entrer dans la composition de farines mélangées.

Propriétés médicinales
Les feuilles d’oseille sont dépuratives, diurétiques, laxatives.

Le Pissenlit

Taraxacum officinale ou Taraxacum dens leonis (dents de lion : nom anglais de la plante) Occitan : piche-au-lheyt, poupeleyt, sarabèle... Famille des astéracées (composées) Plante vivace à forte racine, 1200 espèces ont été décrites par les botanistes. Elle croît sur les prairies et dans les cultures, sur sols compacts. Les feuilles, de forme variable, peuvent atteindre de grandes dimensions. Les capitules floraux sont constitués d’éléments en languettes appelés "ligules". Toute la plante contient du latex. La récolte des feuilles s’effectue au printemps et en été pour les salades, jusqu’en hiver si on les emploie cuites, en légumes. Récolte des racines : à la fin de l’été.

Usages
Les feuilles : crues, en salade, ou cuites comme des épinards.
Les boutons floraux, confits au vinaigre en guise de câpres.
La racine, macérée dans une petite quantité d’eau-de-vie, fournit un liquide amer qui donne au vin des vertus apéritives.
En Russie, la culture industrielle du pissenlit a permis de fabriquer du caoutchouc à partir du latex des racines, pendant la deuxième guerre mondiale.
Le pissenlit est une plante mellifère.

Propriété médicinales
Les feuilles vertes sont riches en vitamine A, B1, B2, C, E et en sels minéraux de Calcium, Sodium, Fer... Toutes les parties de la plante sont utilisables. Le pissenlit est tonique, amer, digestif, diurétique, il stimule la sécrétion de la bile, favorise l’épuration de l’organisme et permet de lutter contre le manque d’appétit, tout en décongestionnant le foie. En peu de mots, une plante abondante et bienfaisante.

 

Michel LITHA
Ethnobotaniste - Ramonville Saint Agne

Couleur Lauragais N°49 - février 2003