Nature et jardin

Un parfum de Méditerranée : le Romarin

La position géographique du Lauragais explique la double influence climatique, méditerranéenne et océanique, qu’il subit. Cette double influence a des répercussions au niveau de la flore, et il ne faut donc pas s’étonner que le sud de la région soit peuplé de plantes typiquement méditerranéennes, tel le Romarin.

Le romarin (rosmarinus officinalis) est un arbrisseau de la famille des lamiacées (thym, menthe, sauge,…) dont les feuilles persistantes annoncent son origine méditerranéenne : il a donc besoin de chaleur et de lumière, les sols calcaires et pierreux lui convenant particulièrement bien.
Jaloux de son sol, il émet des substances toxiques qui bloquent la germination de nombreuses autres plantes.
Il est connu depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales. Riche en huiles essentielles, les romains le faisaient brûler en guise d’encens.
Au XVIème siècle, il a fourni un alcoolat, appelé "eau de la reine de Hongrie" qui aurait guéri une princesse infirme frappée par la goutte et la paralysie et qui, de plus, retrouva (dit-on) l’aspect d’une jeune fille malgré ses 72 ans. Le roi de Pologne la demanda alors en mariage !
Il existe plusieurs recettes de cette eau de grande renommée. Si vous êtes en possession de l’une d’elles, il faudra cependant attendre le printemps pour cueillir les sommités fleuries.
Vous pourrez aussi vous contenter d’une simple infusion : elle possède des propriétés stimulantes, digestives et antispasmodiques, tout en accroissant la sécrétion de la bile.
Les cas qui justifient son emploi sont les suivants : coqueluche, vomissements, asthme, grippe, fortes fièvres, convalescence, surmenage, insuffisance hépatique.
L’essence de romarin étant toxique, l’usage interne de la plante suppose le respect des doses médicinales et l’espacement des prises dans les cures prolongées. En cuisine, le romarin accompagne agréablement les viandes, le gibier et les poissons.
Il entre dans la composition de nombreuses recettes provençales (ratatouille), et les italiens en parfument le riz.
Pour terminer un de ces repas, voici la formule d’un vin tonique et digestif de romarin :
200g de sommités fleuries fraîches ou 60g séchées, 1 litre de vin blanc, 90g d’alcool.
Sucrer selon votre goût. Laisser macérer le mélange pendant 4 jours en récipient bien clos. Filtrer. A boire dilué dans une tasse d’infusion, par exemple.

Michel LITHA - Ethnobotaniste
Ramonville Saint Agne

Couleur Lauragais N°39 - février 2002