Balade en Lauragais
Escalquens, porte du Lauragais
Couleur Lauragais vous propose ce mois-ci une balade au coeur d'Escalquens, petite commune du sud-est toulousain, membre de la Communauté d'agglomération du SICOVAL et vous invite à découvrir son patrimoine et son cadre de vie, dont vous apprécierez les charmes.
La Mairie
Escalquens
: "une ville à la campagne"
Située aux portes du Lauragais, encore à la campagne mais déjà
à la ville, Escalquens est aujourd'hui une petite bourgade de 5477
habitants qui s'étend dans un vaste massif de collines. Diffus ou divisé
en hameaux, l'habitat est essentiellement constitué de pavillons dans
un cadre champêtre agréable.
Même si la majorité des Escalquinois se rend chaque jour vers
Toulouse et ses grandes sociétés ou le vivier d'entreprises
de Labège Innopole et du Parc Technologique du Canal, Escalquens accueille
quelques sociétés génératrices d'emplois réparties
sur trois zones artisanales en cours de développement (Bogues, La Grave
et La Masquère). Ces activités sont complétées
par trois pôles commerciaux situés avenue de Toulouse (Espace
61) et Avenue Borde Haute (La Bruyère et Place commerciale).
Le cadre de vie, l'environnement, la qualité des services et le dynamisme
du tissu associatif local font d'Escalquens une commune où il fait
bon vivre.
Bien que sa population ait fortement progressé de 1970 à nos
jours, Escalquens a gardé toute sa dimension humaine et souhaite développer
son centre.
Ce qui est frappant à première vue lorsque l'on arrive à
Escalquens, c'est l'absence d'un coeur de village ancien tel qu'on le retrouve
dans les communes environnantes.
Vers l'an 860, Escalquens était une commune faite de hameaux et couverte
de bois. Son territoire était compris dans la Gallia Transalpina et
les premiers habitants, dont on connaît les murs, se nommaient les Volques
Tectosages.
Escalquens était une commune très rurale avec d'importantes
fermes appelées en occitan "borda". C'est la raison pour
laquelle certains quartiers portent le nom de Borde Haute ou Grande Borde.
D'autres domaines tels que Cap de Biau, La Grave, Cugnol, La Caprice, La Tour,
La Mercadale prêtent aujourd'hui leur nom à certains quartiers.
C'est dans les années 50 que le remembrement a permis aux propriétaires
de disposer de grands lopins de terre, aménagés ensuite en lotissements.
Un jour de marché
à Escalquens
La Cousquille
: le bourg d'antan
Quand vous arrivez à Escalquens en venant de Castanet, arrêtez-vous
au pont de briques qui enjambe l'Hers dont les fondations datent de 1772 et
la construction définitive de 1775/1776. Poursuivez ensuite votre chemin
jusqu'au carrefour de La Cousquille (altitude : 163 mètres), autrefois
hameau de la commune, pôle d'attraction, d'animation principal par la
présence de commerces de proximité (boulangerie-épicerie,
bureau de tabac, café...) et lieu de festivités, de rencontres
et de longues causettes paysannes. De là, après être passé
devant l'ancienne mairie-école (qui accueille aujourd'hui la gendarmerie)
vous parvenez au château de brique rose (aujourd'hui aménagé
en hôtel de ville) et à l'église.
Le dimanche matin, par une belle journée ensoleillée, vous apprécierez l'animation du marché de plein vent devant la Mairie, lieu de rencontres pour les Escalquinois en promenade.
Le
château et l'église, un site splendide en plein coeur du village
De 1568 à la Révolution, la famille des Delpuech occupa le château
de père en fils pendant plus de 200 ans. Vers 1900, le château
fut la propriété de la famille de Pouzargues puis des Gauthier
qui l'ont ensuite vendu à la Commune.
Il s'agit d'un édifice classique toulousain de briques, quadrangulaire
avec tours carrées aux angles, en encorbellement.
La construction date de la fin XVIe, début XVIIe dans l'ensemble. Toutefois,
une étude plus approfondie fait apparaître des traces d'un édifice
plus ancien, probablement d'époque romane (XIe - XIIe siècles)
puisque l'on peut voir un arc plein cintre, muré dans l'escalier et,
à la base de la tour Est, un puissant arc à deux rouleaux plein
cintre, large, ouvrant, au ras du sol, sur une voûte en berceau plein
cintre qui se perd sous le château. Sans doute s'agit-il de l'existence
d'un château primitif qui pourrait abriter les vestiges du château
des Escalquens du XIIe au XIVe siècle, bases solides sur lesquelles
les Delpech ont élevé leur propre château, dès
la fin du XVIème.
De l'époque gothique: XVe, début XVIe siècle, apparaît
sur la façade Nord Est un arc en "anse de panier", muré
près de la très belle fenêtre à croisillons en
pierre délicatement sculptée datant du XVIe siècle (Renaissance)
et parfaitement conservée.
Du XVIIe (peut-être époque de Louis XIII) subsistent la corniche
"à denticules" et le bel escalier aux balustres de bois.
L'église
Quelques
mètres plus haut, admirez l'église Saint-Martin datant du XIVème
siècle et dont le clocher reproduit, dans des proportions plus modestes,
celui de St Sernin de Toulouse.
Le portail de cette église de style roman dénote que cet édifice
remonte au Xe, début XIe siècle. L'église ayant été
en partie incendiée et détruite par les protestants, le sanctuaire
fut reconstruit dans le style gothique comme l'indiquent les cinq ogives qui
le décorent.
Le bas côté de droite et la sacristie sont postérieurs
à l'église ; de même, le bas côté de gauche
est récent ainsi que la voûte ogivale qui date de 1865 et le
clocher de 1873. Un petit bas relief (à gauche du grand portail façade
ouest) représentant la lapidation de Saint Etienne remonterait au Xe
siècle.
Le château et l'église, situés à 100 mètres
l'un de l'autre, forment un site splendide qui, la nuit venue, est éclairé
et illumine le coeur du village.
Les
collines de verdure : un environnement privilégié
Poursuivez votre balade par l'avenue de la Bourdette puis au feu à
droite empruntez le chemin de la Fontasse qui vous mènera à
la fontaine du même nom (fontaine de la Fontasse) où l'eau ne
coule pas mais monte par pression dans une construction en brique faite jadis
et dont les eaux étaient recherchées au XIXème siècle
pour leurs propriétés digestives.
La Fontaine de la Fontasse
Rejoignez
ensuite l'avenue de la Bourdette par l'avenue de la Grande Borde puis l'Avenue
du Parc. Admirez les coteaux de verdure ou les champs de tournesols, selon
la saison, en descendant jusqu'au chemin du Pech, un peu plus bas sur votre
droite. Si le temps le permet, il est possible de contempler la chaîne
des Pyrénées : un moment privilégié tout à
fait étonnant !
Le chemin du Pech vous conduit au château d'eau, point culminant de
la commune avec 214 m d'altitude qui vous offre une vue panoramique d'Escalquens
et de ses environs digne d'intérêt.
Terminez cette balade par la découverte de quelques vieilles "bordes"
qui valent le déplacement tels que le château de Laran le long
du chemin du Pech ou la tête de boeuf (Cap de Biau) à l'entrée
d'Escalquens sur la gauche en venant de Toulouse par Labège, qui abrite
aujourd'hui un restaurant.
Gérard
COSTES
En collaboration avec Sandrine HULLIARD et Pierre LAUT
Un
peu d'étymologie Les
armoiries L'or symbolise l'intelligence, le prestige, la vertu, la grandeur ; l'argent la netteté, la sagesse ; l'azur la fidélité, la persévérance, les gueules le désir de servir sa patrie. |
Couleur Lauragais N°31 - avril 2001