"Balade
en lauragais du côté de Caraman"
Les
origines de Caraman Les côteaux de CARAMAN
entre Saune et Girou, au nord du Lauragais, sont depuis six ou sept
millénaires, intensÈment dÈfrichÈs et cultivés par l'homme.
L'occupation romaine du 1er siècle avant notre ère ne
s'était pas trompée dans son choix : la trentaine de villas
recensées sur le canton, pourvoyait à l'approvisionnement
en blé pour les garnisons de Toulouse.
Le Moyen-Age
les seigneurs les plus puissants du Lauragais Dans le domaine de l'histoire
écrite, le plus vieux document local date de 1005. Il est dit
que les seigneurs de Caraman contrôlent un territoire qui va de
Stap (à côté de Soual) aux murs de Toulouse. En
autorisant le passage du sel seulement trois jours par semaine (les
jeudi, vendredi, samedi), ceux-ci gènent considérablement
le commerce. On notera que la voie de passage est dirigée Est-Ouest
de Béziers à Toulouse et peut être sommes nous en
fait là sur la route qui allait d'Arles à Toulouse ("Arelatensis").
C'est donc bien le commerce du sel qui a fait l'immense fortune des
seigneurs de Caraman au XIËme siècle (n'oublions pas que le sel
est le "pétrole" de l'époque, d'ailleurs, déjà
à cette époque, taxé et surtaxé). Cette
voie d'Arles nous a amené depuis le XIIème siècle
de nombreux pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle,
attirés par les trois jours de marché et les nombreuses
foires annuelles. Les malheurs de la guerre de 100 ans ont fait passer
de la fortification du château à la fortification totale
du village. CARAMAN est devenue un castrum, un village castral entièrement
fortifié. De cette période, il reste quelques murs d'enceinte,
les portes de l'Aigle, de Montbel et de Toulouse, les lices (vaste passage
circulaire au-dessus des murailles aujourd'hui occupés pour la
plupart par des jardins). Le ravelin du XVème siècle,
abritait une garnison à l'extèrieur des portes (cet espace
est occupé aujourd'hui par un jardin public et par le monument
aux morts).
La
Renaissance et l'Age d'or du Pastel
Le XVIème siècle a fait de Caraman la capitale du pays
de Cocagne au centre du "triangle du bleu" constitué par Albi,
Toulouse et Carcassonne. Quelques fenêtres renaissance se trouvent
à Auriac, Caraman et Loubens : les châteaux et églises
en brique rouge témoignent de la prospérité de
l'époque. Passé la désolation des guerres de religion
entre catholiques et protestants, la Révolution avec en 1794
l'arasement des clochers et en 1799 l'insurrection royaliste, les derniers
coups de canons sont tirés contre les vieilles murailles. Caraman
devient enfin un havre de paix !
Le
charme de la campagne aujourd'hui
Au coeur du Lauragais, la cité en recueille tous les charmes.
Le pittoresque marché du jeudi attire une foule considérable
pour affaires, mais aussi pour le plaisir de se rencontrer : le discours
est toujours ponctué de grands gestes et quelques bérets
rappelent que c'était là l'unique coiffure il y a cinquante
ans. Les toiles de tentes aux multiples couleurs dans un décor
de rue à colombages font que les touristes tombent vite sous
le charme. Cette terre d'accueil pour les promeneurs et les citadins
(nous sommes à 28 km de Toulouse), son commerce dynamique, son
artisanat, ses coopératives agricoles font de Caraman "une ville
à la campagne". La piscine municipale, le camping, la pèche
ou le pique nique au superbe lac de "l'Orme Blanc" dans un écrin
de verdure protégé, feront de votre passage ou séjour
à Caraman, un moment inoubliable et où vous y reviendrez
!
Guy
SALLES (Caraman)
Couleur
Lauragais N°17 - Novembre 1999
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