"
Balade du côté de Belpech "
Au XIXème siècle, les sols légers portent de belles récoltes d'avoine qui trouvent un débouché commercial vers le vignoble du Narbonnais et du Biterrois, où tous les travaux s'effectuaient avec des chevaux. C'est pour transporter l'avoine que l'on construisit le "petit chemin de fer de la Piège", de Castelnaudary à Belpech. La voie ferrée a disparu durant les années 1930 mais les gares sont toujours là, à Peyrefitte ou à Salles sur l'Hers. La région s'est vidée de ses habitants à partir de 1860 avec un exode massif vers le Bas Languedoc, Toulouse ou Pamiers. La capitale Belpech compte aujourd'hui 1400 habitants. Le portail roman de Belpech Belpech possède de nombreux vestiges archéologiques très intéressants : un ancien village fortifié, des maisons à colombage, la maison du cardinal de Curtis, . L'église Saint Saturnin actuelle, qui date du début du XIVème siècle, a remplacé un édifice roman plus ancien. On trouve, à l'intérieur, une belle série de stèles discoïdales. Le joyau est le célèbre portail roman, le plus complet et le plus beau du Lauragais. C'est un "portail toulousain" sans tympan mais avec des voussures multiples, des ressauts correspondant aux ébrasements et des colonnes logées dans les ressauts. Des évocations du Nouveau Testament y sont sculptées : l'Annonciation, des Actes des Apôtres, des vies de saints, comme Saint Pierre, le martyre de Saint Saturnin. Les chapiteaux participent de la même symbolique avec des sirènes-poissons, ou encore deux oiseaux buvant au même vase. Proches également de l'art de Toulouse, des dragons apparaissent sur la dernière archivolte de la baie. Ceux de Gaja Gaja est célèbre en histoire médiévale, connue notamment par l'assassinat des inquisiteurs à Avignonet en mai 1242. Venus de Montségur, les chevaliers faydits, dépossédés et exilés, sous la conduite de Pierre Roger de Mirepoix, ont couché dans une force (maison fortifiée) de la forêt de Gaja. Des habitants du castrum (village) renforcent la troupe et participent au massacre. Après cette tragédie, l'église et le Roi s'emparent de Montségur en 1244. Le clocher de Plaigne
Le clocher de Molandier À l'ouest de Belpech, nous découvrons Molandier, modeste village avec une belle église, un clocher pignon triangulaire et ses onze baies campanaires. Molandier est une bastide, c'est-à-dire un village créé de toutes pièces dans une nature vierge, selon un plan d'urbanisme préalable, avec des rues biens droites, une place (importante à Molandier, pour le marché aux moutons) et des murailles. Ces bastides sont nombreuses en Lauragais, une douzaine. Elles permettent au Roi, après annexion du comte de Toulouse, de mieux contrôler les populations de ce Lauragais cathare. Des moutons de race lauragaise C'est à Lafage, en 1992, que j'ai rencontré, au beau milieu de la route, un troupeau de moutons de race lauragaise, avec un berger très sympathique qui m'a décrit très longuement cette race spécifique du Lauragais. Aujourd'hui disparue, elle a fusionné avec la race de Lacaune. Il s'agit de moutons sans corne, de grande taille, au fort squelette. Ceux-ci ont peu de viande, peu de lait, et sont très rustiques, à l'instar des chèvres. Ils se nourrissent de ronces et de mauvaises herbes. La Piège est demeurée une micro région très belle, sauvage, un peu insolite dans ce Lauragais couvert de blé et de tournesol. Que de belles balades à faire du côté de Gaja et, en glissant légèrement vers l'est, allons découvrir la mystérieuse église romane de Cazalrenoux.
|