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Balade du côté de Puylaurens "
Tous les
villages du Lauragais qui existaient avant 1209 (ce qui exclut Revel
fondé en 1342) ont un passé cathare. Le Pays de Laurac
est la région où le catharisme fit le plus d'adeptes (50%
de la population, selon Roquebert, éminent spécialiste
de la question). Les castra comme Puylaurens, Cuq Toulza, Saint Paul
Cap de Joux, Vielmur, Montgey et Vauré ont vu dans leurs ruelles
se croiser Croyants, Parfaits et Parfaites. Le protestantisme Puylaurens,
au XVIème siècle, devient un des points forts du protestantisme
lauragais : il semble bien, en effet, que les braises cathares du XIIIème
siècle soient très mal éteintes et le vent fort
de la Réforme suffit à rallumer un nouveau christianisme
évangélique, avec comme centres Revel, Caraman ou Lanta
(l'autre foyer de protestantisme se trouvant vers Gibel, Calmont, Mazères,
Saverdun et Pamiers).
En poussant vers le Sud nous atteignons Nogaret, petit village qui a donné une famille remarquable, dont notamment Guillaume (il était né cependant à St Félix); ce dernier n'a pas hésité à gifler un pape (Boniface VIII) qui en mourut, dit-on, d'émotion. Plus loin encore se trouve St Félix, avec son énorme château, sa très belle collégiale, sa commanderie, sa butte des Trois Moulins où des centaines de Parfaits, en 1167, créèrent les quatre évêchés cathares d'Agen, Albi, Carcassonne et Toulouse. A Vauré qui fut certainement un castrum important, un dignitaire cathare (un diacre) s'occupait des Croyants. Dans le Lauragais profond aux mille collines, partout, dans les ruelles des villages, dans les sentiers, dans les bois, nous nous trouvons face à face avec de très forts souvenirs de cette époque hérétique. Découvrons donc ces églises si belles, ou pittoresques parfois, ou ce chrisme gravé sur un linteau de la chapelle romane de Notre Dame de Noumérens, ou encore ces pigeonniers et les vestiges de moulins. Pénétrons enfin dans le superbe musée de Magrin pour ouvrir le livre de l'épopée du pastel.
MARIANNE La célébration
du bi-centenaire de la République en 1989, a permis de confirmer
l'origine puylaurentaise du prénom de Marianne attribué
à son emblème (publication de l'historien Maurice Agulhon).
C'est Guillaume Lavabre, cordonnier de son état, et troubadour
à ses heures, qui, en octobre 1792, donna en effet à la
nouvelle République ce prénom féminin très
répandu à ce moment-là dans la région. Domicilié
rue Foulimou depuis sa naissance, il composa en l'honneur de l'évènement
une chanson intitulée " la Garisou de Marianna ", preuve
que Puylaurens est bien le " Berceau de la Marianne républicaine
" comme l'annoncent les panneaux placés aux entrées
du bourg. Couleur Lauragais N°8 - Décembre 1998/Janvier 1999 |