Pierre Paul Riquet |
Au fil de l'eau
Pierre Paul Riquet est né en 1604 à Béziers. De 1666 à 1681, il dirigera la construction d'un des plus beaux ouvrages du sud-ouest, le canal du Midi aujourd'hui classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Couleur Lauragais, dans ce second numéro, débute la saga de ce génial créateur.
Tant qué lé moundé durara Toun noum Riquet
brounzinara
! » (Tant que le monde durera Ton nom Riquet retentira) : ce
vers du
poète carcassonnais Dominique Daveau (1838-1928), en dit long sur Pierre
Paul Riquet, personnage hors du commun qui construisit le canal du Midi, voie
royale de 241 kilomètres entre Atlantique et Méditerranée.
Un personnage qui a forcé l'admiration et a suscité l'écriture
de plusieurs ouvrages (citons notamment les livres du docteur Jean Girou,
audois riche d'érudition et inspiré par son amour du Languedoc
- imprimerie Gabelle à Carcassonne).
L'idée de relier la Garonne à la Méditerranée remonte en fait à François 1er. Les Romains (avec l'empereur Auguste), Charlemagne, Henri IV et Louis XIII avaient également pensé à construire un tel ouvrage.
Ce n'est finalement qu'à partir de 1666 que va débuter ce chantier sous la direction de Riquet, concrétisant ainsi un rêve de plusieurs siècles.
Le canal du Midi est remarquable par les sites qu'il traverse mais aussi et surtout par la prouesse technique que constitue sa conception. Les différences de niveau entre Atlantique et méditérranée sont en effet considérables (62,70 m seulement côté Océan contre 189,43 m côté Méditerranée) et nécessitent la construction d'écluses en échelles (échelles quadruples de Castelnaudary ou même sextuples de Fonsérannes) et de nombreux ouvrages que nous vous décrirons au fil de ces pages.
Au 18ème siècle, le canal atteint son trafic maximum avec 1 600 bateaux par jour à Toulouse. En 1856, il est prolongé jusqu'à Langon (Gironde) par le canal latéral long de 200 kilomètres à l'ouest de Toulouse et doté de 53 écluses.
Mais la concurrence du chemin de fer se fait de plus en plus dure et va entraîner un abandon progressif des voies navigables.
Dans ces quelques lignes mensuelles, nous vous conterons les petites histoires tirées de la grande Histoire de l'homme et de son oeuvre. Une oeuvre dont la construction dura 25 ans et qui reste encore aujourd'hui l'un des joyaux touristiques français.
Jacques BATIGNE
Couleur Lauragais N°2 - mai 1998