Balade
" En pays de Nailloux et de Montgeard "À
35 kms de Toulouse et 30 kms de Castelnaudary, le pays de Nailloux est
un monde de douces collines et folles ondulations. Depuis la Préhistoire,
cette micro région est un fromental, un pays du blé qui
donne du pain blanc par Ce petit pays compte une douzaine de bastides, filles du Pastel, dont la plupart ont été fondées entre 1250 et 1270, d'autres un peu plus tard : Nailloux (en 1318), Revel (en 1342), Labastide d'Anjou en 1370 est la dernière. Montgeard est également l'une d'entre elles, construite au XIV ème siècle (en 1317). Ce village avec ses rues droites et ses galeries près du four communal, renferme de nombreux sites qui, à eux seuls valent la visite. Le château des seigneurs du XVIème siècle est le premier d'entre eux : il contient de très belles cheminées en briques et une salle aux voûtes remarquablement restaurées. Un pigeonnier retient également notre attention, sur la route, au lieu dit "Le Fort" ; il s'agit d'une tour cylindrique avec, dans l'épaisseur des murs 900 alvéoles (également appelées boulins) pour les nids ; une usine à fabriquer du pigeon et de la fiente ! Le joyau du village demeure cependant son église, énorme construction entièrement de briques rouges. Elle est remarquable par le clocher inachevé, énorme et surmonté d'un tout petit mur pignon portant les cloches. Le gothique méridional a donné, dans la nef, un de ses chefs d'oeuvre : nef unique, voûte sur croisée d'ogives avec liernes et tiercerons, chapelles latérales entre les piliers qui sont aussi les tombeaux des marchands pasteliers qui ont construit le bâtiment. Le bénitier en marbre blanc de Pise datant de 1515, les panneaux en albâtre venus de Nottingham du XVème siècle ou, à l'extérieur, une gargouille unique, imposent le détour. À deux kilomètres au Nord Ouest : Nailloux, autre bastide, est composée de trois noyaux : un très vieux autour de l'église et de la place, une extension en bastide et un autre noyau vers la route de Villefranche correspondant au vieux village autonome de Viviers, réuni à Nailloux en 1792. Le fort
est très ancien. Sur le point le plus élevé de
la colline, il comprenait une quarantaine de maisons (d'après
le cadastre de l'année 1676) construites en hauteur, jusqu'à
trois étages (la place de l'église correspond à
l'emplacement des maisons détruites). L'église
est du même type que celle de Montgeard, une église du
pastel avec nef unique et chapelles latérales. À gauche
du choeur, on peut voir des panneaux d'albâtre de Nottingham.
Les stalles et l'autel viennent de l'abbaye cistercienne de Boulbonne.
Le clocher est typique du Lauragais et comprend un mur pignon triangulaire
avec six baies campanaires. C'est un
lac uniquement consacré à la plaisance avec une très
grande base de loisirs, un camping, des tennis, un mur d'escalade, un
mini golf, des sentiers de randonnée et des activités
de pêche. Jean ODOL
Une bastide (par exemple celle de Nailloux) est un village fondé par le roi de France dans une région non cultivée. On dessine d'abord le plan de " la vila ", puis on construit en créant une place pour le marché, une église et des murailles percées de portes. La bastide est le symbole de la conquête pacifique du Lauragais par le pouvoir royal. Couleur Lauragais N°1 - Avril 1998 |
comparaison
avec les ségalas, pays du seigle fournissant le pain noir. Mais
la plante fondamentale est le pastel. Ses feuilles donnent des coques
(d'où le nom de "pays de cocagne") dont on tirait l'agranat
qui servait à teindre en bleu les étoffes de laine. Le
Lauragais, entre 1460 et 1560 peint en bleu l'Europe entière.
Ce fut une prospérité inouïe, jamais renouvelée.
Les traces de cette richesse sont partout présentes dans les
paysages. Les moulins pasteliers ont certes disparu mais les églises,
les somptueux châteaux (Magrin, Marquein, Montgeard, Fajac la
Relenque, Espanès ou Montmaur), les pigeonniers (Monestrol) ou
les bastides, tous construits à l'époque du pastel, gardent
encore vivantes les traces de cette époque.