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| Gâteau 
        de ménage de Carnaval (XIIème siècle) 
       "Las cocos d'oustal" | 
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 Quelques 
              jours avant le Mardi Gras, après les célébrations 
              religieuses de la Chandeleur (Nostro Damo de la Candilièro), 
              la période grasse commençait. Dans les foyers, on 
              en profitait pour consommer viande, graisse, pâtisseries coutumières 
              avant la période de 46 jours de pénitence s'étendant 
              du mercredi des Cendres (Carême Prenant) à Pâques. 
              Dans les maisons, les ménagères s'affairaient à 
              préparer les "cocos" : crêpes (pescajous), 
              beignets minces et mous que l'on plié en quatre, et oreillettes 
              (aoureillétos), beignets plats, craquants et boursoufflés, 
              en forme d'oreilles. La pâte compacte des oreillettes était étirée au rouleau puis à la main. Le secret de la réussite de ces beignets occitans résidait dans leur minceur. On les faisait frire à la poële (la padéno), sans les colorer puis on les saupoudrait de sucre fin. Était bien pauvre celui qui ne se régalait pas de ces galettes de Carnaval. Us et coutumes : par allégeance, les métayères apportaient des crêpes dans une desquéto (petite corbeille) recouverte d'un linge blanc à la maison du propriétaire de leur exploitation, le Mestré. Ce sens du partage de nos ruraux témoignait de la bonne entente qui régnait entre propriétaires terriens et paysans. Certaines familles restaient toute leur vie dans la même métairie par "bail à locatairerie perpétuelle". Proverbe 
              occitan relatif aux pescajous : "Lé qué fa dé 
              pescajous per Sant Trantusso tout lé lounc de l'annado se 
              palusso" ("qui ne fait rien, n'a rien" ou, mot à 
              mot, "Celui qui fait des crêpes le jour de St Trantusso 
              -Saint imaginaire- se balancera comme un ours attendant sa nourriture). 
 Odette BEDOS 
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